
A l’appel du collectif Stop Pétrole Bassin d’Arcachon, entre 1200 et 3000 personnes (selon les organisateurs), dont l’activiste suédoise Greta Thunberg, ont défilé dimanche 11 février à Bordeaux. Elles dénoncent le projet de construction de nouveaux puits de pétrole dans la forêt de la Teste-de-Buch, classée Natura 2000.
« On touche le fond mais ils veulent encore creuser. » « Dame no mas gasolina »… Ce dimanche à Bordeaux, les slogans rivalisaient d’invention dans foule, dense et très jeune. On retrouvait de nombreuses associations (Extinction Rebellion, Attac, Greenpeace…) et figures de la lutte écologiste tel le climatologue Christophe Cassou, la militante Camille Etienne, ou Thomas Brail, fondateur du Groupe National de Surveillance des Arbres…
Mais aussi une que beaucoup attendaient : Greta Thunberg. La jeune militante suédoise, keffieh autour du cou, s’est jointe au cortège au plus grand bonheur des manifestants et des photographes. Au total, près de 3000 personnes selon les organisateurs – 1200 selon la préfecture – ont marché entre la place de la Victoire et le miroir d’eau. (...)
Au moment de la prise de parole commune, l’écologiste Camille Etienne harangue la foule :
« Quand on a une entreprise canadienne qui décide de s’attaquer à nos forêts en France et d’y extraire du pétrole, nous serons-là ! Et nous sommes là, place de la Victoire. Ce qu’on vit aujourd’hui ce n’est qu’un début. On ne laissera pas faire, nous avons derrière nous le consensus scientifique qui est clair : on a déjà atteint notre budget carbone. Aucun puits de pétrole nous vivants sera ouvert sur le territoire français ! Le Préfet peut encore dire non et écouter l’avis de sa population. »
La goutte de pétrole de trop
L’exploitation commerciale de Cazaux est permise jusqu’au 1er janvier 2035. Vermilion invoque le besoin de remplacer des puits dont le rendement faiblit (...)
Claire Méric de Greenpeace Bordeaux, dénonce la déconnexion du projet de forage de l’intérêt commun :
« Leur argument c’est qu’ils vont être sur des plateformes déjà existantes et qu’ils sont donc dans leur droit. Mais c’est contraire au bon sens. La plupart des instances disent qu’il faut sortir du pétrole. Commencer par créer de nouveaux puits pour compenser des baisses de rendement c’est hypocrite. L’ambition de cette industrie c’est d’aller puiser la dernière goutte pour générer le dernier euro de profit le plus vite possible, quoiqu’il en coûte. C’est irresponsable. »
« Duplicité de l’Etat » (...)
Dans le cortège, beaucoup s’insurgent contre ce projet notamment du fait du classement Seveso seuil haut de la concession de Cazaux. En effet, à ses abords, un dépôt stocke de l’huile avant que celle-ci ne soit acheminée à Ambès. Ce qui inquiète fortement après les incendies de 2022, qui s’étaient déclenchés à quelques kilomètres au nord du site et avaient dévoré 5800 hectares de forêts (...)
La militante de SPBA, Natalie étudie déjà les recours administratifs possibles même si le collectif veut être reçu par le Préfet de Gironde, Étienne Guyot. Il prévoit notamment une remise symbolique à la préfecture de la pétition contre les forages, qui a recueilli plus de 30 000 signatures, avant la décision atttendue fin mars, début avril.
Pour certains, la situation appelle à une radicalisation du mouvement.
La militante de SPBA, Natalie étudie déjà les recours administratifs possibles même si le collectif veut être reçu par le Préfet de Gironde, Étienne Guyot. Il prévoit notamment une remise symbolique à la préfecture de la pétition contre les forages, qui a recueilli plus de 30 000 signatures, avant la décision atttendue fin mars, début avril.
Pour certains, la situation appelle à une radicalisation du mouvement.
C’est le cas de Philippe Poutou (NPA). Pour l’élu municipal bordelais d’extrême gauche, l’équation n’est pas si compliquée, c’est même un cas d’école :
« C’est une réponse à un cynisme du pouvoir. Même avec des arguments scientifiques ça ne suffit pas, c’est donc la forme de la lutte qui va être déterminante. L’idée de l’écologie radicale n’a de sens que si elle s’en prend au système en place. On ne se sortira pas de ces problèmes si on ne remet pas en cause un pouvoir économique de notre société. »