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Révolution Permanente
Pas de rentrée dans le 93 : grève reconductible et AG pour dénoncer la casse de l’éducation
#educationNationale #Attal #greves #enseignants
Article mis en ligne le 29 février 2024
dernière modification le 28 février 2024

Après une journée de grève très réussie dans le 93, avec près de 40% de grévistes en moyenne, les personnels d’éducation réunis en AG départementale ont décidé de reconduire la grève pour ce mardi 27 février. « Pas de moyens, pas de rentrée ! » est le mot d’ordre de la mobilisation pour dénoncer la casse de l’éducation publique dans le département, mais aussi protester contre l’aggravation de la mise en place d’une école du tri social, de l’exclusion et de la mise au pas de la jeunesse populaire.

(...) Plan d’urgence 93 : « On veut la caillasse de Stanislas »

A quelques dizaines de mètres de Stanislas et à quelques pas du ministère de l’Education Nationale, dans le très chic 6ème arrondissement de Paris, 700 enseignant.e.s et personnels d’éducation de la Seine-Saint-Denis débordent le rassemblement et partent en manifestation vers le collège Stanislas, rapidement empêché par les CRS, ils se retrouvent finalement à bloquer une partie du boulevard Raspail. (...)

Depuis le matin de ce lundi 26 février, jour de rentrée pour la zone C de l’agglomération parisienne, les profs et personnels d’éducation de la Seine-Saint-Denis, s’activent pour organiser la grève appelée par l’intersyndicale 93 (Sud Education, CGT, Snes-Fsu et CNT), dans leurs établissements, dans des Assemblées Générales de ville, et dans des rassemblements le matin, à Saint-Denis, Noisy-le-Sec, Montreuil, Bagnolet …, et l’après-midi à Paris devant le très contesté établissement Stanislas. (...)

Tout un symbole : quand face à la débauche de moyens (publics) alloués à Stanislas – gymnase et piscine en plein Paris, vote d’une subvention de plus de 900 000 euros au lycée par la Région Ile-De-France, les élèves de Seine-Saint-Denis cumulent en moyenne un an de scolarité en moins, faute de professeurs remplacés, des établissements délabrés, et 25% de dépenses en moins par rapport à un élève parisien alors même que le département compte parmi les plus pauvres de France.

C’est la grève du 1er février et la mobilisation de près de 50% des agents de l’éducation nationale qui lance la mobilisation. (...)

Le refus d’une école du tri social et de l’exclusion

Selon les organisations syndicales, ce lundi, les taux de grève avoisinaient les 40% sur le département, avec des pics de mobilisation en particulier dans les collèges, très remontés contre la mise en place des groupes de niveau et la réforme prévue par Gabriel Attal, Oudéa-Castéra, et confirmée par la nouvelle ministre en place, Nicole Belloubet. (...)

La grève ne se limite pourtant pas aux enseignants, mais touche également les vies scolaires (CPE, AED, AP), largement sous-dotées par rapport au besoin de présence adulte dans les établissements de Seine-Saint-Denis pour accompagner et encadrer les élèves. Ainsi que, bien que dans une moindre mesure, les professeurs des écoles, en grande difficulté face au manque d’AESH pour assurer l’inclusion des élèves en situation de handicap dans les classes (...)

Fait notable et inédit depuis plusieurs années, les Assemblées Générales de ville, regroupant les établissements par bassin, ont été massives. Non seulement dans les zones où cette tradition de lutte est déjà bien mise en place - avec 90 personnes à Saint-Denis, 70 à Aubervilliers, 70 pour Montreuil-Bagnolet et 50 pour Romainville-Les Lilas– mais également dans des bassins moins mobilisés habituellement , comme l’AG Stains-Pierrefitte.

Dans ces conditions, ce sont plus de 150 enseignant.e.s et représentant.e.s des AG locales qui se sont rassemblés, à la bourse du travail de Paris pour discuter des suite de la grève : avec l’appui des AGs locales, et à la majorité, la reconduction de la grève a été votée pour le mardi 27 février, ainsi que l’appel à un rassemblement devant la DSDEN (Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale) de Bobigny ce mardi après-midi à 14h, et d’une nouvelle Assemblée générale à 16h30 à la bourse du travail de Bobigny. Avec une réelle volonté de s’organiser pour élargir la grève et la mobilisation, que ce soit auprès des établissements qui ne sont pas encore mobilisés, avec une dynamique de grève marchante, mais aussi des élèves et de leurs familles. En ce sens, des tournées pour aller chercher d’autres établissements ont été prévus. (...)

Généraliser le conflit, pour un mouvement dur et d’ensemble contre le projet d’éducation mortifère de Macron (...)

Lire aussi :

 (Le Café Pédagogique)
Le 93, toujours en grève

Loin de s’essouffler, le mouvement initié à la rentrée par une large intersyndicale de Seine-Saint-Denis prend de l’ampleur. Hier, mardi 27 février, 700 enseignantes et enseignants se sont rassemblés devant la DSDEN pour demander un plan d’urgence pour l’école publique du département et contre le choc des savoirs.

Une délégation a été reçue par la direction académique à laquelle elle a remis les doléances chiffrées remontées de l’enquête initiée par les syndicats en novembre dernier. “Les autorités académiques se sont engagées à transmettre nos revendications au ministère qui semble être désormais le seul à ignorer la force inédite de la mobilisation” indique l’intersyndicale – CGT Éduc’Action 93, FSU 93, CNT 93 et SUD 93, dans un communiqué.

Réunis en assemblée générales, 200 enseignants et enseignantes ont reconduit le mouvement pour mercredi et jeudi.