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France24
Liban : pourquoi le Hezbollah ne riposte pas aux frappes israéliennes
#Israel #Gaza #Cisjordanie #genocide #famine #tortures #cessezleFeu #Liban #Hezbollah
Article mis en ligne le 28 novembre 2025

Un an jour pour jour après le cessez-le-feu conclu entre l’État hébreu et le Hezbollah, l’armée israélienne garde le contrôle de cinq positions dans le sud du Liban et poursuit ses frappes contre le parti pro-iranien. Le 23 novembre, elle a éliminé son "chef d’état-major" dans la banlieue sud de Beyrouth. Affaibli militairement et sous pression pour désarmer, le Hezbollah se retient jusqu’à présent de riposter. Décryptage.

Le 27 novembre 2024, un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah entrait en vigueur, mettant fin à deux mois de guerre et plus d’un an d’hostilités transfrontalières déclenchées par le parti pro-iranien au lendemain des attaques du Hamas du 7-Octobre.

Négocié par les États-Unis et la France, l’accord reposait sur trois principes majeurs : la fin des hostilités, le retrait des forces israéliennes du sud du Liban et le retrait du Hezbollah de cette même zone, précisément au nord du fleuve Litani, au profit de l’armée libanaise.

Mais un an après, l’accord est fragilisé par des violations répétées de ses termes. Entre la poursuite des opérations et l’intensification ces dernières semaines des frappes de l’armée israélienne, visant selon elle des membres et des structures du Hezbollah, et son maintien sur cinq positions fortifiées sur le territoire libanais, et le refus catégorique de la formation chiite de démanteler son arsenal, la situation reste hautement inflammable. Selon le ministère de la Santé libanais, depuis le cessez-le-feu, plus de 330 personnes ont été tuées et 945 autres ont été blessées par des bombardements israéliens.

Toutefois, jusqu’ici, le Hezbollah, sorti extrêmement affaibli militairement et politiquement du dernier conflit avec l’État hébreu, entre l’élimination de son chef adulé Hassan Nasrallah et de la quasi-totalité de son commandement militaire, les conditions mêmes du cessez-le-feu et la chute du régime de son allié Bachar al-Assad en Syrie, s’est gardé de répliquer aux frappes israéliennes.

Le 23 novembre, il a perdu dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth son nouveau "chef d’État-major", Haïtam Ali Tabatabaï, chargé de reconstituer ses forces… Signe que les renseignements israéliens parviennent toujours, malgré les précautions prises depuis la mort de Hassan Nasrallah et de son successeur désigné, Hachem Safieddine, à percer son appareil sécuritaire.

Piège israélien ?

D’aucuns se demandent pour quelles raisons la formation désormais dirigée par Naïm Qassem, plus idéologue que chef de guerre, fait profil bas. A-t-elle encore les capacités de riposter ? Est-elle en train de reconstituer patiemment ses stocks de projectiles ? Ou se retient-elle de tomber dans un piège destiné à l’entraîner dans une nouvelle guerre ouverte qui pourrait sceller son sort ? (...)

"Est-ce que le Hezbollah peut reconstituer ses forces ? Difficilement, abonde Karim Émile Bitar, puisqu’il aurait perdu, selon les analystes militaires israéliens, 70 à 80 % de ses capacités militaires et ses canaux d’approvisionnement suite à la chute du régime syrien, tandis que financièrement, les États-Unis sont en train de serrer la vis en surveillant les transferts d’argent, les sociétés, les réseaux parallèles, l’économie underground, mais aussi les cryptomonnaies."
Désarmer au risque de perdre sa raison d’être ?

Donc "tôt ou tard", le Hezbollah "se verra contraint de revenir à un certain réalisme politique", précise-t-il, même si le parti, malgré les pressions internes et internationales pour s’en défaire, refuse catégoriquement de remettre ses armes à l’État libanais, qu’il accuse de vouloir de "livrer" le pays à Israël en poussant au désarmement. (...)