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« Les voilà ! » Ces huit buffles réintroduits pour sauver les Landes de Gascogne
#landesdeGascogne #forets #buffles #biodiversite
Article mis en ligne le 15 avril 2024
dernière modification le 13 avril 2024

Sous l’œil ému des écologues, huit buffles d’eau ont été réintroduits près de l’étang de Cousseau, en Gironde. Ces grands herbivores permettent de maintenir les prairies, qui, sinon, sont grignotées par les pins maritimes.

Blottie entre Bordeaux et l’océan Atlantique, cette réserve naturelle créée en 1976 abrite le marais de Talaris et ses 600 hectares d’étendue vierge et humide. Un écosystème confronté dès le XIXe siècle à la sylviculture intensive. Chaque année, les forêts de pins maritimes grignotent ces landes dépourvues de défense. Il existe toutefois une parade : la réintroduction de vaches, buffles et autres grands herbivores. En piétinant le sol, ils limitent l’expansion infinie de la forêt et laissent s’épanouir une riche biodiversité.

« L’humain élimine tous les grands herbivores, véritables ingénieurs écologiques, depuis des millénaires, sermonne François Sargos. Les bisons, les tarpans et les aurochs ont tous été chassés. L’effondrement de la biodiversité n’est pas un mythe. Or, au même titre qu’une recette de gâteau, retirez un ingrédient et tout l’écosystème déraille. »

En 1990, quelques vaches landaises ont été sauvées in extremis de l’abattoir et réintroduites dans leur territoire ancestral. En pâturant, elles maintiennent la mosaïque du marais de Talaris, au grand bonheur d’autres habitants, comme les loutres ou le fadet des laîches, un petit papillon ocre. (...)

Chaque année, au crépuscule de l’automne, ces vaches endémiques migrent vers la forêt des dunes. Jusqu’au retour des beaux jours, les bois encerclant le marais jouissent alors d’une éclaircie pour poursuivre leur colonisation. C’est là que les buffles d’eau entrent en scène. (...)

Leurs déjections disperseront les graines (...)

« Bientôt, les travaux mécaniques opérés chaque septembre par les tracteurs pour entretenir le marais pourront être réduits. Une empreinte en moins au compteur. » Avec une gestion anthropique minime, de nombreux services écosystémiques seront ainsi rétablis, de la séquestration carbone à la prévention des inondations.

Domestiqués, ces huit buffles d’eau marchent toutefois dans les traces de leur ancêtre, le Babulus murrensis, disparu à la fin du Pléistocène, il y a 11 700 ans. Formeront-ils un jour une population sauvage ? (...)