Il y a cinquante ans, l’hiver ne se contentait pas de visiter les Grands Lacs, il s’y installait. Si l’on clignait des yeux trop lentement, nos cils gelaient. Après une tempête de neige de janvier, au bord du lac Supérieur, tout était blanc et immobile, sauf le lac. Le vent l’avait balayé, révélant des fissures dans la glace qui craquaient.
À Noël, la baie de Saginaw, sur le lac Huron, est habituellement gelée et la glace est suffisamment épaisse pour permettre aux camions de circuler. Des cabanes de pêcheurs ponctuent l’horizon comme de petites villes en bois. Les gens sortent leurs tarières et leurs appâts avant l’aube, et leurs thermos de café noir fument dans le froid.
L’air humide et gris était légèrement au-dessus de zéro. Le sol était boueux. Les enfants tentaient de faire de la luge sur l’herbe sèche. Les entreprises de location de cabanes sont restées fermées, et les habitants se demandaient si c’était le nouveau visage de l’hiver.
Les conséquences environnementales et sociales du réchauffement hivernal ont un impact sur les lacs du monde entierL’air humide et gris était légèrement au-dessus de zéro. Le sol était boueux. Les enfants tentaient de faire de la luge sur l’herbe sèche. Les entreprises de location de cabanes sont restées fermées, et les habitants se demandaient si c’était le nouveau visage de l’hiver.
Les conséquences environnementales et sociales du réchauffement hivernal ont un impact sur les lacs du monde entierL’air humide et gris était légèrement au-dessus de zéro. Le sol était boueux. Les enfants tentaient de faire de la luge sur l’herbe sèche. Les entreprises de location de cabanes sont restées fermées, et les habitants se demandaient si c’était le nouveau visage de l’hiver.
Les conséquences environnementales et sociales du réchauffement hivernal ont un impact sur les lacs du monde entier (...)
En tant que professeurs spécialisés dans la recherche sur l’hiver et de membres du Conseil consultatif scientifique des Grands Lacs de la Commission mixte internationale, nous avons élaboré des recommandations fondées sur des données probantes à l’intention des décideurs politiques du Canada et des États-Unis concernant les priorités et la coordination en matière de qualité de l’eau. Pour renforcer la coopération internationale, nous recommandons de mettre en place une surveillance hivernale afin de mieux comprendre les facteurs affectant les lacs. (...)
Dans la région des Grands Lacs, les entreprises, les touristes et les quelque 35 millions d’habitants subissent les effets du réchauffement hivernal tout au long de l’année. Les changements saisonniers entraînent une augmentation du ruissellement des nutriments, favorisant la prolifération d’algues qui gâchent les journées d’été à la plage.
La modification des réseaux alimentaires affecte des espèces importantes sur les plans commercial et culturel, comme le grand corégone. La diminution de la couverture glacielle rend les loisirs et les transports moins sûrs, transformant ainsi l’identité et la culture de la région.
L’hiver, la saison la moins étudiée
Nous risquons de perdre l’hiver dans la région des Grands Lacs avant d’avoir pleinement compris son influence sur l’écosystème et les communautés. Notre analyse des publications récentes montre que l’hiver est peu étudié.
Les chercheurs ont une connaissance limitée des processus physiques, biologiques et biogéochimiques en jeu. (...)
Les changements des conditions hivernales menacent également les traditions et les pratiques culturelles des peuples autochtones. Pour beaucoup d’entre eux, le lien avec leurs terres ancestrales s’exprime à travers la chasse, la pêche, la cueillette et l’agriculture.
La diminution de la quantité totale de neige et l’augmentation de la fréquence des cycles de gel et de dégel entraînent notamment une perte de nutriments dans le sol et peuvent modifier le calendrier saisonnier ainsi que la disponibilité d’espèces végétales importantes sur le plan culturel. L’instabilité de la glace restreint les possibilités de pêche et de transmission des compétences, de la langue et des pratiques culturelles aux générations futures. (...)
La science hivernale des Grands Lacs est en plein essor, mais il est essentiel d’accroître les capacités et la coordination pour suivre le rythme des changements qui affectent non seulement les écosystèmes, mais aussi les communautés. Le développement de la science hivernale permettra de préserver la santé et le bien-être des personnes qui vivent, travaillent et se divertissent dans le bassin des Grands Lacs.