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Twitter/Marius Roux, Juriste en droits humains
les 76 personnes rescapées, actuellement à bord du Geo Barents, vont débarquer dans le port de Tarante en Italie.
#geobarents #msf #italie #frontex
Article mis en ligne le 30 septembre 2022

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Menton : ce que l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni en Italie pourrait changer à la situation des migrants à la frontière

Arrivé en tête lors des élections législatives en Italie ce dimanche 25 septembre, Fratelli d’Italia, le parti d’extrême-droite mené par Giorgia Meloni, prône notamment un "blocus naval" en Méditerranée pour limiter l’afflux de migrants. (...)

En opposition complète avec les précédents dirigeants italiens, et notamment l’ancien président du conseil Mario Draghi, et avec les institutions européennes, celle qui a mené la coalition de droite à la victoire aux législatives prône un grand virage dans la politique migratoire de l’Italie.

Les résultats du scrutin de ce dimanche 25 septembre devraient en effet laisser à Giorgia Meloni les coudées franches si elle devenait la première femme présidente du Conseil. Fratelli d’Italia, le parti d’extrême droite qu’elle dirige, est arrivé en tête avec près de 26,5% des voix.

La coalition des droites, avec la Ligue de Matteo Salvini, et Forza Italia de Silvio Berlusconi pourrait totaliser environ 43% des voix, et décrocher ainsi la majorité absolue des sièges au Parlement. (...)

Entre temps, les arrivées de migrants sur les côtes transalpines sont reparties à la hausse. Selon le site italien L’Espresso, 45 664 personnes ont été débarquées en Italie entre le 1er et le 11 août 2022, en augmentation de 40,3 % par rapport à la même période l’année dernière.

Dans ce contexte, la coalition des droites prévoit la "création de hotspots dans les territoires non européens pour évaluer les demandes d’asile". L’Algérie, la Libye et la Tunisie seront appelées à créer des centres de migrants sur leur territoire, des centres qui seront gérés par du personnel européen. (...)

"Beaucoup de partisans d’une France dure, de droite ou d’extrême droite, souhaitent qu’on reconduise à la frontière les migrants en situation irrégulière. Sauf que quand ils sont passés par l’Italie, il faut l’accord de l’Italie. Si l’Italie refuse, on va avoir un blocage, des familles en centre de rétention avec des enfants qui devraient être scolarisés, soignés. Ils risquent d’être ballottés au gré des décisions des deux pays", s’inquiète David Nakache.

Sur ce point, le maire LR de Menton, Yves Juhel, a exprimé sa position dans un communiqué ce jour : "L’Italie est et reste un Etat de droit, par conséquent je n’imagine pas que le futur gouvernement s’affranchisse des accords internationaux qui lient nos deux pays."

Le militant David Nakache en est moins sûr (...)

En filigrane, la question des relations entre l’Italie et Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. Depuis le départ de son ancien directeur partisan d’une ligne dure, Frontex a amorcé un assouplissement de sa mission, plus humaniste, renouant avec les ONG en Méditerranée.

Le nouveau gouvernement italien aura toute légitimité pour revenir, s’il le veut, sur le mandat qui le lie à Frontex.

Il peut le faire à tout moment. La question, pour l’heure, reste en suspens.