
Dès qu’on a un peu vécu, on commence à comprendre comment ça marche. Si tout va bien, on se laisse porter par de longues périodes de routines où pour tout dire, on se fait quand même un peu chier sur les bords et on l’on ressasse une vague insatisfaction. Puis arrivent « les évènements », ce qui recouvre à peu près tout et n’importe quoi et brusquement, c’est la panique et tout le monde se met brusquement à regretter le « bon vieux temps » et à souhaiter un prompt « retour à la normale ».
Le truc un peu agaçant dans l’affaire, c’est que ce n’est jamais la même eau qui coule dans le fleuve et qu’en dehors de la puissance mystificatrice de la nostalgie, le retour à la normale n’est jamais franchement souhaitable. (...)
Il n’est pas simple de faire le deuil de soi-même, de ses rêves et de ses espérances, mais c’est assez fondamentalement inhérent à la condition humaine. Plus difficile est l’adieu à l’imaginaire porté par le moment de civilisation qui nous a vu naitre et de devoir embrasser la nouvelle réalité qui s’impose à nous. (...)