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Le Grand Continent
La mobilisation de l’électorat de la gauche et du centre peut fortement affaiblir le RN
#electionseuropeennes #electionslegislatives #extremedroite #Macron #dissolution #gauches #FrontPopulaire
Article mis en ligne le 21 juin 2024
dernière modification le 19 juin 2024

Ce 9 juin, 67 % des électeurs de Marine Le Pen de 2022 (en France métropolitaine, hors Paris) auraient à nouveau glissé un bulletin RN dans l’urne, alors que seulement 30 % des électeurs d’Emmanuel Macron de 2022 auraient fait de même pour la liste « Besoin d’Europe » menée par Valérie Hayer.

Le résultat est intermédiaire pour les partis de gauche et de centre-gauche : sur 100 électeurs de gauche en 2022, 58 % ont plébiscité une liste de gauche ou de centre-gauche le 9 juin.

L’abstention n’est que de 28 % parmi les électeurs de Marine Le Pen, contre 42 % pour les électeurs d’Emmanuel Macron et 36 % pour les électeurs des candidats de gauche et de centre-gauche à la présidentielle.

En France, l’élection européenne du 9 juin dernier a vu la victoire triomphale du Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella. Avec 31,4 % des voix, la liste RN n’a pas seulement obtenu un score plus de deux fois supérieur à celui de la liste macroniste arrivée seconde ; elle semble également avoir conquis l’ensemble du territoire français, s’imposant en première place dans plus de 90 % des communes et dans 92 sur 96 départements français.

En réponse à cette défaite majeure, Emmanuel Macron a annoncé au soir du scrutin la dissolution de l’Assemblée nationale, convoquant des élections anticipées les 30 juin et 7 juillet. Si une nouvelle défaite du camp présidentiel apparaît probable, la capacité du RN à obtenir une majorité parlementaire absolue face à une gauche unie constitue désormais la principale inconnue du scrutin.

Selon un sondage récent réalisé par Cluster17, 60 % des personnes interrogées se déclarent certaines d’aller voter lors du prochain scrutin législatif, tandis que 26,5 % indiquent être certaines de ne pas aller voter. Une participation de l’ordre de 60 à 75 % des voix apparaît dès lors probable. Or avec une telle participation en hausse (51,49 % des inscrits a voté aux européennes), le résultat pourrait être assez différent de celui observé le 9 juin dernier.

Il semble opportun de tester deux hypothèses :

  • Dans le cas où le résultat du 9 juin découlerait d’une progression massive du RN dans l’opinion, une mobilisation plus importante pourrait jouer en sa faveur.
  • Dans le cas inverse ― celui d’une victoire aux européennes résultant d’une mobilisation déjà plus forte de son électorat ―, les réserves du RN seraient plus limitées, et le parti d’extrême droite pourrait obtenir des scores moins nettement favorables lors du prochain scrutin législatif.

Une vague frontiste en trompe-l’œil (...)

C’est le principal paradoxe de la victoire européenne du RN : s’il a obtenu un résultat historiquement élevé, le parti d’extrême droite n’a été plébiscité que par une petite minorité ― 16 % ― des inscrits.
François Hublet

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