Après Marine Tondelier, la cheffe des écologistes, Jean-Luc Mélenchon doit être auditionné samedi par la commission sur les liens entre mouvance islamiste et partis politiques. Mise en place à l’initiative du député LR Laurent Wauquiez, cette commission est accusée par la gauche d’avoir été taillée sur mesure pour nuire à LFI avant les municipales de 2026.
C’est une confrontation qui risque de faire des étincelles. Jean-Luc Mélenchon, le fondateur de la France insoumise (LFI) sera auditionné samedi 6 décembre à 14 heures par les membres de la commission sur "les liens existants entre les représentants de mouvements politiques" et les réseaux islamistes, dont les travaux ont débuté au mois d’octobre.
Véritable plat de résistance, la venue de Jean-Luc Mélenchon n’avait rien d’une évidence malgré le caractère obligatoire d’une convocation devant une commission parlementaire. Depuis plusieurs jours, LFI laissait planer le doute. Dimanche, son coordinateur, Manuel Bompard, avait estimé que les Insoumis ne devaient pas répondre aux "invitations" de la commission d’enquête car elle "ne respecte pas les règles".
Le bureau (président, vice-présidents, secrétaires...) de cette commission ne comprend en effet aucun député issu de groupes de gauche, alors que le règlement dispose que ces nominations doivent se faire en s’"efforçant de reproduire la configuration politique de l’Assemblée".
"Bien qu’il ne soit plus député, ni responsable du mouvement ou président du groupe parlementaire, et bien que cette commission d’enquête ne respecte pas le règlement de l’Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon se déclare prêt à répondre à cette invitation", a indiqué le service de presse de LFI.
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin doit également être entendu le même jour par les députés qui ont déjà auditionné plusieurs personnalités ou responsables, comme le directeur du renseignement de la Préfecture de police de Paris ou le ministre de l’Intérieur Laurent Nunez, des auteurs d’ouvrages visant La France insoumise mais aussi des chercheurs universitaires.
"Manger halal ne menace pas la République"
Le 2 décembre, c’est la patronne des écologistes, Marine Tondelier, qui est passée sur le gril. Venue du rappeur controversé Médine lors des universités d’étés des Écologistes en 2023, querelle sur le burkini dans les piscines de Grenoble, ville dirigée par un maire écolo, ou encore lien entre Marine Tondelier et l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri... Les députés se sont bien souvent contentés d’énumérer une série de polémiques éloignées du cœur du sujet.
"La moitié de vos remarques n’avaient pas grand-chose à voir avec l’entrisme islamiste", a constaté Marine Tondelier, rappelant à propos du burkini que "la laïcité ne s’applique pas à la piscine, ce sont les lois d’hygiène qui dépendent de l’établissement".
"Aller prier, porter un voile, manger halal ne menace pas la République. Ce qui menace la République, ce sont des organisations religieuses ou idéologiques structurées, diffusant la haine et cherchant à imposer des normes contraires aux droits et aux libertés publiques, y compris des organisations catholiques, comme l’a montré l’exemple de l’association d’extrême droite intégriste Civitas", a encore estimé la patronne des écologistes. (...)