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La Grèce vote une loi pour accélérer les "retours forcés" des demandeurs d’asile déboutés
#Grece #migrants #immigration #expulsions #repression
Article mis en ligne le 4 septembre 2025

Le Parlement grec a adopté mercredi une loi qui prévoit "des retours forcés" pour des demandeurs d’asile déboutés vers leur pays d’origine ou des "pays tiers sûrs". Le nouveau texte introduit également le délit de séjour, passible de peine de prison de deux à cinq ans, et d’une amende de 5 000 euros. L’opposition de gauche, les instances internationales et les ONG sont vent debout contre cette loi.

"Toute personne se voyant refuser l’asile et ayant enfreint la loi grecque en séjournant illégalement sur le territoire sera soumise à une détention administrative, à une surveillance électronique et à des sanctions pénales", a indiqué le ministre des Migrations et de l’Asile, Thanos Plevris. (...)

Par ailleurs, le séjour illégal devient un délit et est passible de peine de prison de deux à cinq ans, et d’une amende de 5 000 euros.

La loi votée mercredi supprime également la possibilité pour les demandeurs d’asile déboutés d’obtenir un permis de séjour après sept ans de résidence en Grèce. Enfin, des peines d’au moins trois ans de prison sont prévues pour les étrangers soumis à des décisions de retour qui reviennent en Grèce sans papiers. (...)

"Le message est clair. Si vous vous trouvez ici et avez droit à une protection internationale, l’asile vous sera accordé. Si votre asile est rejeté, vous avez deux choix : soit vous irez en prison, soit vous retournerez dans votre pays d’origine", a affirmé Thanos Plevris.

Ce dernier s’est félicité du fait que la Grèce soit "le premier pays à introduire une mesure extrêmement dissuasive" pour les sans-papiers et à "criminaliser de cette manière le séjour illégal".
Une loi "illégale, chaotique et inapplicable"

Mais ce nouveau texte a été vivement critiqué par les partis de gauche, les instances internationales et les ONG. L’ensemble des partis d’opposition de gauche ont voté contre ce texte, selon le bureau de presse du Parlement. Les socialistes du Pasok ont qualifié la loi d’"illégale", "chaotique" et "inapplicable" ; et le KKE (communiste) de "raciste" et "honteuse".

Le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) a estimé que certaines dispositions de la loi "risqu[ai]ent de pénaliser les personnes ayant besoin d’une protection internationale (...) notamment les demandeurs d’asile dont les demandes n’ont pas été examinées [dans le détail] mais ont été rejetées pour irrecevabilité au motif du concept de ’pays tiers sûr’". (...)

La loi votée mercredi porte un nouveau tour de vis à la politique migratoire grecque et intervient deux mois après la suspension de l’examen des demandes d’asile pour une période de trois mois visant les étrangers venant des pays d’Afrique du Nord. Cette mesure, également critiquée, avait été adoptée début juillet après l’arrivée des milliers de personnes en Crète, l’une des îles les plus touristiques du pays. (...)

Des centaines de migrants débarqués de Libye ont ainsi été placés en détention en vue de leur expulsion. Mais fin août, la justice grecque a refusé d’autoriser l’expulsion de quatre exilés soudanais, arrivés en Grèce et empêchés d’y déposer une demande d’asile. (...)