Pour la première fois depuis le retour des Taliban au pouvoir en Afghanistan à l’été 2021, Vienne a expulsé mardi un réfugié afghan condamné en justice. Le gouvernement a indiqué préparer d’autres retours. Des ONG accusent les autorités autrichiennes de fermer les yeux sur les droits fondamentaux des Afghans et sur la jurisprudence de la justice européenne.
C’est une première en Autriche depuis la reprise du pouvoir des Taliban en Afghanistan à l’été 2021. Mardi 21 octobre, les autorités ont expulsé un réfugié afghan condamné en justice. Le gouvernement a annoncé son intention de poursuivre ces retours malgré les protestations d’ONG de défense des droits humains.
"Ces délinquants doivent quitter notre pays et d’où ils viennent importe peu", a déclaré le chancelier conservateur Christian Stocker, cité dans un communiqué. Le ministre de l’Intérieur Gerhard Karner a, lui, estimé que "ce chemin difficile mais nécessaire serait poursuivi de manière systématique".
L’Autriche pratique déjà des expulsions de criminels étrangers vers des pays où le respect des droits humains n’est pas assuré tels que la Tchétchénie, la Somalie et – depuis cette année - la Syrie.
"Grave déficience psychologique"
Le ressortissant afghan expulsé mardi via Istanbul (Turquie) avait purgé une peine de près de quatre ans de prison pour délits sexuels et violences aggravées, selon les autorités.
Les avocats de cet homme, arrivé en Autriche en tant que mineur non accompagné, n’ont pas réussi à obtenir une ordonnance judiciaire pour empêcher son expulsion, selon Lukas Gahleitner-Gertz, porte-parole du groupe de défense des droits Asylkoordination Austria.
L’Autriche pratique déjà des expulsions de criminels étrangers vers des pays où le respect des droits humains n’est pas assuré tels que la Tchétchénie, la Somalie et – depuis cette année - la Syrie. (...)
"Nous sommes préoccupés qu’il n’y ait pas de suivi sur ce qu’il advient réellement" des personnes expulsées, a dit Lukas Gahleitner-Gertz, invoquant la "grave déficience psychologique" de l’homme.
L’Autriche fait partie des 20 pays de l’Union européenne ayant exigé de Bruxelles la mise en place d’une stratégie globale d’expulsions régulières vers l’Afghanistan. Sans attendre, elle a repris contact directement avec Kaboul.
Pressée par ces États membres, la Commission européenne a annoncé, lundi, avoir entamé des discussions avec les Taliban pour expulser les ressortissants afghans en situation irrégulière présents sur le Vieux continent. (...)