
L’Associated Press poursuit trois responsables de l’administration Trump devant un tribunal fédéral pour avoir interdit aux journalistes de l’AP d’assister à certains événements organisés par le président Trump, au bureau ovale et à Air Force One. L’AP allègue que l’interdiction viole le premier amendement ainsi que la clause de procédure régulière du cinquième amendement.
La plainte a été déposée vendredi après-midi devant le tribunal de district des États-Unis à Washington
L’AP demande une audience d’urgence et une ordonnance du tribunal pour déclarer l’interdiction inconstitutionnelle et l’obliger à l’annuler. Le juge Trevor McFadden, nommé par Trump, est chargé de l’affaire. L’administration Trump n’a pas répondu à une demande de commentaire. Au début du mois, l’AP, l’un des plus grands organes de presse au monde, a été épinglé par la Maison-Blanche pour avoir continué à utiliser l’expression "Golfe du Mexique" alors que Trump avait rebaptisé la masse d’eau "Golfe d’Amérique". (...)
L’interdiction a été mise en œuvre pour la première fois le 11 février. Les principaux rédacteurs de l’AP l’ont immédiatement qualifiée de violation du premier amendement, mais ont tenté de résoudre le différend en coulisses avant de recourir à une action en justice. Vendredi, l’AP a indiqué qu’elle intentait une action en justice en partie pour protéger d’autres organes de presse contre des sanctions similaires de la part de la Maison-Blanche de Trump. Ses avocats ont déclaré que l’action visait uniquement à "défendre ses droits à l’indépendance éditoriale garantie par la Constitution des États-Unis et à empêcher le pouvoir exécutif de contraindre les journalistes à rendre compte de l’actualité en utilisant uniquement le langage approuvé par le gouvernement."
L’attachée de presse Karoline Leavitt réagit L’action en justice cite trois défendeurs : Susie Wiles, chef de cabinet de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, secrétaire de presse, et Taylor Budowich, chef de cabinet adjoint. Vendredi, lors d’une interview à la CPAC, Mme Leavitt a déclaré : "En venant de la Maison-Blanche, j’ai appris que j’étais poursuivie par l’Associated Press", "Nous les verrons donc au tribunal", a ajouté Mme Leavitt. "Nous pensons être dans notre bon droit dans cette position et je l’ai dit lors de mon premier briefing à la tribune : Lors de la récente conférence de presse, M. Trump a indiqué que les journalistes et photographes de l’AP continueraient à se voir interdire l’accès au bureau ovale et à Air Force One tant qu’ils n’utiliseraient pas le nom qu’il préfère.
Cela signifie que l’AP n’est pas en mesure de jouer le rôle d’une paire d’yeux et d’oreilles pour le reste des médias américains. Depuis des décennies, l’AP est un élément fondamental de ce que l’on appelle le "pool de presse" de la Maison Blanche, qui voyage en permanence avec le président et partage des informations avec l’ensemble du corps de presse. La plainte déposée vendredi souligne le rôle unique que joue l’AP dans la couverture de l’actualité. "Lorsque l’accès à l’AP est refusé, les milliers d’organes de presse internationaux qui republient les rapports d’information de l’AP, et les milliards de personnes qui se fient à ses rapports, se voient également refuser l’accès", ont fait valoir les avocats. La Maison-Blanche a fait valoir que l’AP était toujours habilitée à couvrir la Maison-Blanche comme d’autres organes de presse. (...)