
Les parlementaires allemands se sont vus présentés deux textes liés aux questions d’immigration et de sécurité intérieure, le 18 octobre. Le premier, centré sur les droits des demandeurs d’asile, a été adopté : il limite les aides financières aux "dublinés" et la protection des réfugiés dans certains cas précis. Le second est toujours en discussion.
Entre sa volonté première et le texte débattu, le gouvernement avait atténué son projet, comme l’avait révélé un document obtenu samedi 12 octobre par l’AFP. La mesure finalement adoptée prévoit, en effet, des conditions précises et des exceptions.
Suppression des aides
À savoir : la suppression complète des aides ne vaudra que si l’expulsion vers cet autre pays européen responsable de la demande d’asile est "juridiquement et effectivement possible". Ainsi, le versement des aides sociales ne sera interrompu que lorsque ledit pays aura accepté de reprendre le demandeur d’asile en question. Et que l’Office fédéral allemand pour la migration et les réfugiés estimera que le renvoi dans ce pays est effectivement légal, et possible. (...)
Les réfugiés perdront leur droit à la protection s’ils séjournent temporairement dans leur pays d’origine (...)
Cette mesure ne s’applique pas aux citoyens ukrainiens qui bénéficient d’un régime spécial de protection au sein de l’UE et qui sont autorisés à retourner dans leur pays aussi souvent qu’ils le souhaitent. (...)
Depuis le 18 octobre, les parlementaires planchent aussi sur plusieurs projets concernant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme. Certaines mesures croisent la question migratoire avec ces enjeux sécuritaires. Dorénavant, les réfugiés qui se rendent coupables de "crimes à caractère homophobes ou antisémites" perdront également leur droit à la protection en Allemagne.
Montée de l’extrême droite
Ces nouvelles législations interviennent dans un contexte politique tendu, avec la montée de l’extrême droite parlementaire aux dernières élections législatives de septembre. (...)
Le gouvernement allemand avait également annoncé, mi-septembre, qu’il prolongerait la durée de ses contrôles frontaliers. Les contrôles aux frontières avec la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Belgique et le Danemark vont durer au moins six mois, renouvelables. Les contrôles aux frontières avec l’Autriche, la Suisse, la République tchèque et la Pologne sont également prolongés.