Le 12 octobre 2025, la ministre italienne Eugenia Maria Roccella a critiqué l’organisation de voyages scolaires à Auschwitz. Selon elle, ceux-ci mènerait à associer « injustement » l’extrême-droite à l’antisémitisme et s’inscriraient dans une démarche plus antifasciste que de lutte contre l’antisémitisme. Il s’agit donc de dédouaner l’extrême-droite et le fascisme de l’extermination des Juif·ves. Rappelons ici que Fratelli d’Italia, le parti d’Eugenia Roccella et de Giorgia Meloni, est issu du MSI fondé en 1946 en continuité du parti fasciste devenu illégal suite à la défaite de l’Axe. Ce sont donc les héritier·es direct·es des assassins qui s’expriment ici.
Ce discours honteux a été tenu lors d’un événement organisé par l’union des communautés juives d’Italie pour commémorer les crimes commis par le Hamas le 7 octobre 2023. Loin de s’indigner, l’assistance a applaudi. Radicalisée par la propagande de l’extrême-droite sioniste, une partie des organisations juives d’Italie semble donc prête à sacrifier la mémoire des victimes de la Shoah sur l’autel du soutien à la politique israélienne.
En France, nous n’en sommes pas là : même si les idées d’extrême-droite se banalisent, les institutions juives continuent, malgré leur tournant à droite des dernières décennies, à refuser d’être associées aux héritier·es de la Collaboration. Cependant, des fissures apparaissent dans le barrage, notamment au niveau de l’antenne marseillaise du CRIF dont le nouveau président s’est dit ouvert au dialogue avec le Rassemblement National.
Pourtant les choses sont claires : le projet de l’extrême-droite étant la disparition de toutes les minorités, une lutte conséquente contre l’antisémitisme intègre nécessairement l’antifascisme. Ceux qui hier déportaient nos ancêtres ne pourront jamais être les alliés des Juif·ves.