
Les habitants de Masafer Yatta en Cisjordanie occupée sont désemparés. Un des villages de cette localité palestinienne a été détruit, lundi 5 mai, par l’armée israélienne. C’est là-bas que le documentaire oscarisé en mars dernier No Other Land sur le quotidien de Palestiniens luttant contre l’occupation israélienne avait été tourné en grande partie.
Eid Suleiman est habitué des raids menés par l’armée israélienne et les colons sur les villages de Masafer Yatta. Mais ce lundi, il a vite compris que cette incursion allait au-delà de l’intimidation. « On a été étonnés par la présence nombreuse de l’armée d’occupation et de quatre bulldozers. L’armée a fermé la zone. Ils ont fait vider les maisons, les vêtements, la nourriture... Et les bulldozers ont commencé à détruire les habitations », raconte-t-il.
Des maisons, des enclos pour animaux, des arbres, des panneaux photovoltaïques... Ce lundi encore, Basel Adra, le coréalisateur du film No Other Land a documenté la situation sur place. Sur les vidéos qu’il a partagées, on y voit des décombres, des tas de ferrailles et des habitants qui partent un à un, leurs enfants sous le bras. (...)
« Les gens n’ont plus rien »
« Il y a quelques mois déjà, ils avaient détruit dix maisons de cette même localité. Les gens n’ont plus rien, plus d’abri où se réfugier, où vivre. Même les grottes qui ont des centaines d’années ont été endommagées. Ces familles n’ont littéralement plus d’endroit où aller », témoigne le coréalisateur.
La Cour suprême israélienne considère cette localité palestinienne comme une zone militaire devant être vidée de sa population. (...)
À l’issue de cette opération, une cinquantaine de personnes dont 21 enfants étaient sans abri selon les informations de RFI.