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OrientXXI/Rami Abou Jamous
Journal de bord de Gaza 113 « Comme si tout était terminé »
#Israel #Gaza #Cisjordanie #genocide #famine #tortures #cessezleFeu
Article mis en ligne le 21 novembre 2025
dernière modification le 20 novembre 2025

Mercredi 19 novembre 2025.

Après la déclaration du cessez-le-feu du 10 octobre dernier, l’intérêt de la presse occidentale pour Gaza a brusquement baissé, comme si tout était terminé. Désormais, je suis beaucoup moins sollicité par les médias, radios, télé ou presse écrite.

Jusqu’à une récente dépêche de l’agence Reuters, reprise par de nombreux médias, et à laquelle on me demandait de réagir. L’agence racontait que le Hamas était en train de se renforcer à Gaza, qu’il déployait sa police et collectait des taxes auprès des commerçants et des importateurs.

Voilà ce qui intéresse les médias occidentaux : ce ne sont pas les violations quotidiennes du cessez-le-feu par l’armée israélienne.

Chaque jour, une ou deux personnes sont tuées parce qu’elles se sont trop approchées de la « ligne jaune » décrétée par Israël pour couper la bande de Gaza en deux, et dont personne ne connaît exactement les limites. L’aide humanitaire qui n’entre pas comme il le faudrait, la vie épouvantable des déplacés internes qui constituent toujours la majorité de la population, les inondations qui ont englouti la plus grande partie des tentes et ce qui reste de certains hôpitaux, les gens qui restent dans la rue en pataugeant dans l’eau… tout cela n’intéresse pas beaucoup.

Pour la énième fois, on découvre que le Hamas est toujours là

Le Hamas, voilà qui est intéressant ! Rien de nouveau, pourtant. Pour la énième fois, on découvre que le Hamas est toujours là. Il était là même pendant la guerre, même pendant le génocide. Le Hamas est un parti politique discipliné et bien organisé. Les Israéliens ont tué ses leaders, mais leur mort ne signe pas la fin du mouvement. Nous avons déjà vécu cette situation pendant la deuxième intifada. Les Israéliens avaient éliminé les principaux dirigeants à l’époque, dont le fondateur du mouvement, Cheikh Yassine, mais des jeunes de 25 ans avaient aussitôt pris la relève.

C’est exactement ce qu’il se passe aujourd’hui. « éradiquer le Hamas ». Ceci est l’objectif déclaré. Le but véritable, lui, n’a pas changé : c’est la déportation de la population et la destruction totale de la bande de Gaza, ce que j’ai appelé un « gazacide » : non seulement tuer les Palestiniens, mais aussi détruire toutes les infrastructures, l’enseignement, le système de santé, l’économie, l’écologie, etc.

Mais pas le Hamas. Malgré les quelque 70 000 morts, les dizaines de milliers de disparus, de personnes enlevées, il est toujours là. Je crois que les choses sont désormais claires. Nétanyahou n’a jamais voulu « éradiquer le Hamas ». (...)

Et si un jour on n’a plus de Hamas, Nétanyahou, ou son successeur créera un nouvel ennemi, un nouvel épouvantail, afin de justifier l’occupation et les crimes contre les Palestiniens. Cela pourrait même être Mahmoud Abbas ou son successeur. On a entendu récemment le ministre israélien de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, réclamer l’arrestation d’Abbas. (...)

Les Israéliens n’ont jamais voulu la paix. Pour eux, nous sommes tous des terroristes. Si on réagit militairement : terroristes. Si on bouge, si on parle : terroristes. Si on utilise les instances de la justice internationale : terroristes. Ou tous Hamas, comme le récitent les soutiens du gouvernement israélien dans le monde entier. Il faut donc laisser l’épouvantail respirer, tout en prétendant vouloir « l’éradiquer ».

Le génocide est toujours en cours (...)

le plus grand danger pour Israël ce n’est pas le Hamas, c’est le Palestinien. Il faut affaiblir sa volonté de rester sur sa terre. Donc il faut qu’il soit un « terroriste », bon à être tué, emprisonné ou déporté à l’étranger.

Nétanyahou pourra ainsi réaliser son rêve du « Grand Israël » qu’il revendique publiquement sans que cela ne choque personne. C’est pour cela que l’on assiste à de grandes résolutions des Nations unies, des projets vagues de force internationale, de grandes conférences… tout plutôt que la solution la plus simple : laisser les Palestiniens gouverner la bande de Gaza et la Cisjordanie (...)

Le jeu israélien est simple, en fait : créer une vie si difficile que nous ne penserons qu’à survivre, à nous procurer à boire et à manger, pour finalement partir. En oubliant que le vrai problème, c’est l’occupation.


Amnesty International
Pétition Génocide à Gaza : la France doit mettre fin à l’impunité d’Israël 

Pétitions citoyennes ➡️ Assemblée Nationale : Demande de sanctions à l’encontre de l’État d’Israël et de ses dirigeants en raison de violations graves du droit international

Pétitions citoyennes ➡️ Assemblée Nationale : GAZA A FAIM : Pour un accès immédiat, sans conditions, à l’aide humanitaire !