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Grèce : relaxe de 16 membres d’ONG jugés pour avoir secouru des migrants en mer Égée
#migrants #Grèce #immigration #sauvetages
Article mis en ligne le 3 février 2024
dernière modification le 2 février 2024

Un tribunal grec a acquitté mardi un groupe de 16 membres d’ONG accusés d’espionnage et de complicité avec une organisation criminelle. Ces travailleurs humanitaires avaient porté assistance à des migrants en mer Égée près de l’île de Lesbos en 2018.

C’est la fin de six ans de poursuites judiciaires. Mardi 30 janvier, 16 membres de l’ONG Erci (Emergency response center international), accusés d’espionnage et de complicité avec une organisation criminelle, ont été acquittés par un tribunal grec. Les juges ont suivi les réquisitions du procureur qui réclamait la relaxe.

D’abord annulé, le procès s’est finalement tenu au tribunal correctionnel de Mytilène l’an dernier, puis est revenu en appel après une décision de la Cour suprême.
"On a été choisis presque au hasard"

Le 30 janvier, la procédure à l’encontre des 16 accusés a finalement pris fin. La cour d’appel de Mytilène a estimé qu’aucun fait relevé dans les témoignages compilés par les autorités ne prouvait les accusations portées à l’encontre des accusés. "Le procureur a clairement déclaré qu’il n’y avait aucune preuve qu’un des accusés ait commis quelque chose d’illégal", a déclaré à l’agence de presse AP Haris Petsikos, l’un des avocats de la défense. (...)

On a été choisis presque au hasard" par les autorités, avait déclaré l’an dernier à InfoMigrants l’un des accusés, Sean Binder, nageur-sauveteur allemand de 30 ans. "Ils nous ont piochés dans un groupe WhatsApp dédié aux recherches et aux sauvetages en mer. Ce groupe avait été créé par le HCR et comptait plus de 400 membres."

Pendant l’audience, les juges se sont interrogés à plusieurs reprises sur la tenue de ce procès, le dossier d’accusation de 85 pages étant souvent décrit comme fragile, inexact et trompeur.

"Ces accusations n’auraient jamais dû être portées", a encore estimé Hatis Petsikos face à la presse réunie devant le tribunal à l’issue du verdict. (...)

"Empêcher les défenseur des droits humains de faire leur travail" (...)

Cette décision du tribunal de Mytilène a été accueillie avec soulagement par les défenseurs des droits. Mais les humanitaires rappellent que cette affaire, révélatrice de la criminalisation des ONG, n’est qu’un cas parmi tant d’autres en Grèce.

"C’est une preuve de plus que le système juridique grec est constamment utilisé pour empêcher les défenseurs des droits humains de faire leur travail", a déploré sur X Vassilis Tsarnas du Greek Helsinki Monitor.Cette décision du tribunal de Mytilène a été accueillie avec soulagement par les défenseurs des droits. Mais les humanitaires rappellent que cette affaire, révélatrice de la criminalisation des ONG, n’est qu’un cas parmi tant d’autres en Grèce.

"C’est une preuve de plus que le système juridique grec est constamment utilisé pour empêcher les défenseurs des droits humains de faire leur travail", a déploré sur X Vassilis Tsarnas du Greek Helsinki Monitor.