
(...) « Un outil à la fois puissant et perfide » : c’est ainsi que le magazine Wired décrit les cryptomonnaies lorsqu’elles sont utilisées par ceux qui vendent ou achètent des vidéos et images pédocriminelles. La plus célèbre d’entre elles, le bitcoin, a permis à un grand nombre d’entre eux de contourner le système bancaire classique et les plateformes de paiement habituelles. Donc de ne rien dévoiler de leurs activités.
Cependant, le recours au bitcoin ne constitue pas une parfaite cape d’invisibilité : les transactions réalisées en cryptos étant bel et bien enregistrées, il a parfois été possible à des enquêteurs de remonter à la source et de mettre des pédocriminels sous les verrous. Mais cela reste bien rare, clame Wired, l’utilisation des cryptomonnaies donnant à ces criminels la possibilité de passer bien plus longtemps à travers les mailles du filet. (...)
Chainalysis met en lumière la sophistication galopante de l’utilisation des cryptomonnaies dans le commerce des contenus pédocriminels, ainsi que l’utilisation d’outils ultramodernes permettant aux utilisateurs d’optimiser la sécurisation de leurs données personnelles. Cela complique à la fois « l’identification, le traçage, les poursuites judiciaires et l’aide aux victimes », résume Eric Jardine, responsable de la recherche sur la cybercriminalité pour Chainalysis et qui a dirigé l’enquête.
Dans le cadre de ses recherches, l’équipe d’Eric Jardine a passé quatre ans à analyser 400 portefeuilles de cryptos appartenant à des vendeurs de tels contenus, ainsi que les profils de 10.000 acheteurs. Son bilan est accablant (...)
Comme souvent, les autorités internationales font ce qu’elles peuvent pour enrayer ce genre de pratiques. Mais le temps de prendre conscience de leur existence, puis de déployer des arsenaux juridiques et numériques pour les enrayer, les criminels sont généralement passés à autre chose. Ils ont toujours au moins une longueur d’avance et c’est visiblement parti pour durer.