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Politis/Nils Wilcke
Gouvernement Barnier : comment le RN joue avec les nerfs d’Emmanuel Macron
#Barnier #Macron #RN
Article mis en ligne le 21 septembre 2024

À quoi joue Marine Le Pen ? Lors de sa rentrée politique le 9 septembre, la cheffe du Rassemblement national faisait savoir qu’elle ne censurerait pas Michel Barnier dans l’immédiat. « Nous allons mettre le futur gouvernement sous surveillance », affirmait l’élue. (...)

Officiellement, le RN ne fait pas peur à Emmanuel Macron, qui s’est assuré que le parti d’extrême droite ne censurerait pas d’office un gouvernement Barnier, lors d’un entretien Marine Le Pen, selon Le Monde. Une stratégie risquée, loin de faire l’unanimité en Macronie. (...)

En réalité, l’Élysée scrute chaque prise de parole du RN sur les nominations potentielles, selon nos informations. Dernière victime en date du veto RN, Gérald Darmanin, qui a annoncé lui-même ce vendredi qu’il ne redeviendrait pas ministre sous le gouvernement Barnier. (...) (...) (...)

Selon un soutien du nouveau premier ministre, l’ancien « M. Brexit » n’a pas manqué de relever les propos tenus par Jordan Bardella, lundi, sur RTL, menaçant de faire tomber son gouvernement s’il lui venait l’envie de « recycler M. Darmanin, M. Dupond-Moretti et les pontes de la Macronie jusqu’à Xavier Bertrand ». (...)

Les cadres du RN semblent prendre un « malin plaisir » à critiquer chaque nomination (...)

Autre preuve de la fébrilité de l’Élysée, les déclarations insultantes du député RN Jean-Philippe Tanguy, qualifiant Michel Barnier de « fossile » et de « l’un des hommes politiques les plus stupides de la Ve République » lors d’une interview sur France Inter, qui ont conduit les conseillers du président à s’enquérir auprès de l’entourage de Marine Le Pen s’il portait la parole officielle du parti. Résultat, M. Tanguy s’est attiré une réprimande de sa patronne. (...)
Sans réellement convaincre.

Un troupeau de « moutons noirs »

« Nous sommes l’alternance », répète-t-elle à ses troupes. Voire. Il y a l’échec des législatives, qui a montré que les Français résistaient à un gouvernement Bardella, malgré la victoire de l’extrême droite en nombre de voix (pas en nombre de sièges à l’Assemblée), grâce au barrage républicain de la gauche. Mais aussi les « affaires » qui pourrissent la rentrée du parti. (...)

Autre preuve de la fébrilité de l’Élysée, les déclarations insultantes du député RN Jean-Philippe Tanguy, qualifiant Michel Barnier de « fossile » et de « l’un des hommes politiques les plus stupides de la Ve République » lors d’une interview sur France Inter, qui ont conduit les conseillers du président à s’enquérir auprès de l’entourage de Marine Le Pen s’il portait la parole officielle du parti. Résultat, M. Tanguy s’est attiré une réprimande de sa patronne. (...)

Plus que jamais, le RN a du mal à s’extraire de ses contradictions. (...)

« Diviser pour mieux régner »

Seul lot de consolation, la stratégie de la bourrique, théorisée par les cadres du parti, semble porter ses fruits auprès de la Macronie. La nomination de Michel Barnier à Matignon, connu pour ses prises de positions conservatrices, ulcère le camp présidentiel, déjà peu enthousiaste à l’idée de gouverner sous la houlette de la droite. La proposition du Premier ministre de nommer Bruno Retailleau à l’Intérieur achève de faire s’étrangler les macronistes les plus fidèles : « Cette nomination n’a qu’un seul but, complaire au RN », déclare le député EPR Ludovic Mendes. Le sénateur LR de Vendée est connu pour ses prises de position très dures sur l’immigration, la PMA, l’IVG ou encore les LGBT+.

Le malaise s’étend au MoDem, allié historique d’Emmanuel Macron, qui hésite à rejoindre un gouvernement version Manif pour tous (...)

« Finalement, le RN occupe le créneau qui lui réussit le mieux : diviser pour mieux régner », soupire un cadre macroniste.