
Les Syriens établis en France pourront bénéficier de sauf-conduits pour se rendre en Syrie, sans risquer de perdre leur statut de protection internationale. Dans le même temps, de nombreux Syriens craignent de ne pas être reconnus réfugiés statutaires, alors que l’Ofpra a annoncé, le 9 décembre 2024, geler l’examen des demandes d’asile des ressortissants du pays.
Les ressortissants syriens pourront "se rendre en Syrie de manière transitoire" sans perdre leur statut de réfugié en France, a déclaré le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, interrogé sur la chaîne de télévision syrienne Syria TV, le 12 février 2024, à la veille de la Conférence internationale sur la Syrie, qui se tient ce jeudi à Paris.
Une mesure rare. Les bénéficiaires d’une protection internationale ne peuvent en principe pas se rendre dans leur pays sous peine de se voir retirer leur statut.
Si aucun détail sur la délivrance de ces sauf-conduits n’a été pour l’instant communiqué, ces derniers devraient garantir à leurs détenteurs un aller-retour sans embûche administrative.
Droit au retour à géométrie variable
Une "avancée" attribuable à "la mobilisation des Syriens et Syriennes de la diaspora", ont salué les avocats Raphaël Kempf et Romain Ruiz, soutiens à la campagne "Liberté d’agir, droit de revenir". (...)
Pour le collectif, c’est une victoire en demi-teinte. Il attend "un communiqué clair de l’Ofpra", garantissant qu’aucune procédure de retrait de protection ne sera entamée lors du retour de Syriens en France.
Les avocats rappellent aussi qu’un autre dossier retient leur attention : la question des dossiers d’asile en cours en suspens. (...)
Une situation "floue" (...)
Le gel des demandes d’asiles relève d’ailleurs, selon Raphaël Kempf et Romain Ruiz, d’"une vision extrêmement simpliste et dangereuse de l’asile et du droit des étrangers". Les Syriens ayant déposé une demande d’asile en France ne l’ont pas tous fait parce qu’ils étaient persécutés par le régime de Bachar al-Assad, soulignent-ils, et les auteurs de persécutions peuvent encore demeurer sur le territoire syrien malgré les récents bouleversements politiques.