En France, l’entreprise de pneumatiques Michelin a décidé de rendre à l’État 4,3 millions d’euros. C’est ce qu’indique un arrêté paru vendredi 26 décembre au Journal officiel. Ce don volontaire correspond à un crédit d’impôt perçu pour financer des investissements dans une usine que le constructeur a depuis fermé. La démarche illustre une fois de plus l’absence de conditionnalité des aides publiques.

Restituer 4,3 millions euros, c’est une goutte d’eau par rapport aux 130 milliards d’euros de déficit public en 2025, mais une démarche qui reste pourtant la bienvenue. Le géant français du pneumatique explique avoir décidé de rendre à l’État les sommes perçues dans le cadre du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi « par souci de responsabilité ». (...)

L’absence d’évaluation des aides publiques accordées aux entreprises

Le patron de Michelin avait notamment été interrogé sur le sujet plus tôt cette année par une commission parlementaire sur les aides publiques aux entreprises. Et il s’était engagé à cette occasion à rembourser ces aides alors que rien n’obligeait l’entreprise à le faire.

Le rapport de cette commission avait d’ailleurs pointé du doigt l’absence d’évaluation des 210 milliards d’euros d’aides publiques accordées chaque année par les différentes strates de l’État aux entreprises. Sans qu’elles aient quasiment aucun compte à rendre sur l’utilisation de cet argent public.