Les belles gueules entrées en politique prennent d’assaut les plateaux de télé et les réseaux sociaux. Leur simple apparition prend l’ascendant sur les esprits et anesthésie toute capacité critique.
(...) Les principes démocratiques les plus élémentaires sombrent face au fascisme instagrammable.
« Ce qui se joue derrière cette scène égotique n’a pas fini de nous hanter. »
Les belles gueules entrées en politique prennent d’assaut les plateaux de télé et les réseaux sociaux. Leur simple apparition prend l’ascendant sur les esprits et anesthésie toute capacité critique. Photos et selfies dictent une grammaire indigente de la mise en scène de soi. La persistance rétinienne fait le reste et l’instille dans nos têtes. Si d’aucuns croient que le fascisme peut résoudre l’impasse existentielle subie par la jeunesse française, il ne fait aucun doute que cela se fera au prix d’une reddition face à l’abject et au racisme, la haine en bandoulière.
Tout cela est obscène, au propre comme au figuré. Ce qui se joue derrière cette scène égotique n’a pas fini de nous hanter. Les périls après le 7 juillet sont certains. Car les non-dits de cette prise en otage des institutions révèlent une lâche diversion sur le mode du billard à trois bandes. (...)
Abîmé par le capitalisme racial et l’extractivisme colonial, notre monde appelle une conscience aiguë des conséquences de nos actes, une leçon que ce pouvoir refuse d’entendre et qu’il faudra lui infliger une fois aux urnes. Contre le fascisme instagrammable, la jeunesse a pris date dans la rue le 1er juin en scandant qu’elle emmerde le R-haine. Sera-t-elle entendue ?