Alors que les propos d’un responsable mahorais font réagir jusqu’au gouvernement, d’autres recrues du RN détonnent par rapport à l’image que veut se donner le parti.
Il n’a pas fallu attendre bien longtemps avant que le profil du dernier candidat du Rassemblement national aux élections européennes ressuscite les vieux démons du parti lepéniste. Saidali Boina Hamissi, membre mahorais du RN, a été annoncé samedi 20 avril depuis Mayotte par Marine Le Pen en personne comme figurant sur la liste menée par Jordan Bardella. Problème : Libération a depuis exhumé les propos peu reluisants de l’intéressé.
« Soumission de la femme », migrants comoriens qualifiés de « vermines » ou de « cafards », sorties antivaccin ou pro-Poutine… Un lexique (très) éloigné de la normalisation revendiquée par le parti d’extrême droite qui a fait réagir jusqu’au sein de l’exécutif. Porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot a fustigé ce mardi 23 avril les « propos extrêmement graves » du candidat RN. Un profil marginal ? Pas tout à fait.
Depuis le début de la campagne, le parti lepéniste égraine au compte-goutte le nom de ceux qui seront sur la liste. Avec, comme stratégie, l’ambition de faire des coups médiatiques censés incarner l’irrésistible dynamique de Jordan Bardella, fort d’une avance insolente dans les sondages. L’ex-directeur de Frontex Fabrice Leggeri, l’ancien avocat de la Manif Pour tous Alexandre Varaut, l’ex-commissaire de police Matthieu Valet ou encore l’essayiste Malika Sorel illustrent cette stratégie consistant à feuilletonner ces recrutements. Non sans risque. Car en plus de frustrer les eurodéputés sortants espérant leur reconduction, le RN s’expose à des retours de flamme. (...)