
Dans un communiqué de presse publié le 27 février, la Coordination européenne Via Campesina a demandé une obligation au niveau de l’UE pour garantir que les prix payés aux paysan·ne·s· couvrent les coûts de production, y compris un revenu décent pour le travail des agriculteur·rice·s et des travailleur·euse·s agricoles ainsi que leurs cotisations à la sécurité sociale.l
Les grandes lignes :
L’ECVC croit fermement que la directive de l’Union européenne sur les pratiques commerciales déloyales (mise en œuvre en Espagne) propose plusieurs mesures pragmatiques pour garantir des prix équitables pour les produits des agriculteur·rice·s. Elle oblige en fait chaque maillon de la chaîne alimentaire à couvrir ses coûts de production, en commençant par les producteur·rice·s. L’ECVC a demandé que cette directive soit reprise au niveau de l’UE afin de la renforcer.
Grâce à cette loi, producteur·rice·s ont le droit de signaler anonymement toute personne qui achète leur produit à un prix inférieur à leurs coûts de production, qu’ils·elles déterminent eux·elles-mêmes pour leurs produits au cas par cas. Cela peut entraîner de lourdes sanctions. Au cours du premier trimestre de 2023, le gouvernement espagnol a annoncé que 55 entreprises avaient été sanctionnées, a noté l’ECVC.
Un autre aspect de la directive est l’Indice de prix origine-destination (IPOD) qui est publié chaque mois pour vérifier les abus de pouvoir et l’imposition de prix inférieurs aux coûts de production par l’agro-industrie et les distributeurs. Cet indice a été lancé en 2008 à l’initiative des agriculteur·rice·s et des organisations de consommateurs, et il illustre la différence entre les prix payés aux agriculteur·rice·s et ceux payés par les consommateurs. Cette différence s’élevait à plus de 500%, indiquant que les plus grands bénéficiaires de la déréglementation du marché ont été les opérateurs les plus puissants (généralement les distributeurs à grande échelle) et les plus défavorisés étaient les agriculteur·rice·s paysan·ne·s et les consommateurs.
ECVC a également demandé que l’UE garantisse un niveau élevé de contrôle public et de transparence des prix à travers des instruments tels que l’Agence d’Information et de Contrôle Alimentaire (FICA) (...)
Parmi d’autres propositions, l’ECVC a également demandé que la vente à perte soit interdite. (...)
Enfin, cette loi ne sera pas complètement efficace sans aborder le commerce international, en retirant l’OMC de l’agriculture et en mettant fin aux accords de libre-échange. (...)