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Infomigrants/AFP
Élections en Allemagne : l’extrême droite au plus haut, l’AfD veut désormais gouverner
#Allemagne #extremedroite #democratie #immigration #climatoscepticisme
Article mis en ligne le 25 février 2025
dernière modification le 24 février 2025

La cheffe de file de l’extrême droite allemande, Alice Weidel, a salué dimanche soir le "résultat historique" de son parti, l’AfD, aux élections législatives et proposé une alliance avec les conservateurs pour gouverner l’Allemagne. Le conservateur Friedrich Merz, arrivé en tête des élections, a exclu de s’allier à l’extrême droite.

L’extrême droite allemande a enregistré, dimanche 23 février, un score record aux élections législatives. Elle s’installe comme une force incontournable dans le paysage politique et affiche sa volonté d’être dans le prochain gouvernement avec les conservateurs. (...)

Le mouvement double son score par rapport aux élections de 2021, confirmant son implantation dans un pays jusqu’ici moins enclin au nationalisme identitaire que ses voisins européens en raison de son passé nazi. (...)

Mais le mouvement ne veut désormais pas s’arrêter là. Alice Weidel a aussitôt affiché son ambition de faire partie du prochain gouvernement, aux côtés des démocrates-chrétiens de Friedrich Merz arrivés en tête avec près de 29 % des voix, mais qui excluent pour leur part toute alliance.

"Notre main sera toujours tendue pour participer à un gouvernement et pour remplir la volonté du peuple", a dit Alice Weidel, affirmant vouloir notamment "fermer les frontières" aux étrangers et baisser les impôts.

Parti antimigrants, prorusse et climatosceptique (...)

Cette remise en cause de la culture de repentance du pays a été récemment encouragée par le milliardaire américain Elon Musk : "Les enfants ne devraient pas être coupables pour les péchés de leurs... grands-parents", avait lancé le proche conseiller de Donald Trump lors d’un meeting de l’AfD fin janvier.

Il y a dix jours, lors du Davos de la défense à Munich, le vice-président américain J. D. Vance avait accordé un entretien à Alice Weidel, alors qu’il avait snobé le chancelier allemand Olaf Scholz. Et surtout, il avait exhorté les partis politiques allemands à ne plus ostraciser l’extrême droite dans les gouvernements.

L’AfD a vu ses thèmes de prédilection, immigration et insécurité, propulsés au premier plan de la campagne électorale après une série d’attaques meurtrières commises par des étrangers en Allemagne. (...)

Rupture du "cordon sanitaire"

Cette situation a poussé le chef des conservateurs, Friedrich Merz, à unir les voix de son parti à celle de l’AfD fin janvier pour faire voter une résolution non contraignante limitant l’immigration. Une alliance jamais vue dans l’histoire allemande d’après-guerre.

Cette rupture du "cordon sanitaire" établi jusqu’alors par les partis traditionnels à l’égard de l’extrême droite a fait descendre dans la rue des centaines de milliers de personnes, "montrant combien la résistance à l’AfD est encore forte", souligne le professeur Wolfgang Schroeder de l’Université de Cassel, dans un entretien à l’AFP. (...)

Néanmoins, la campagne électorale allemande a acté un processus de "normalisation" de l’extrême droite, illustrée notamment par la participation d’Alice Weidel à différents débats télévisés avec les autres grands partis.

Avec un temps de retard par rapport à ses voisins européens, la France, l’Italie, l’Autriche ou les Pays-Bas notamment, l’Allemagne doit désormais compter sur une extrême droite de plus en plus puissante.

Alice Weidel a également rompu son isolement au niveau européen en s’affichant à Budapest le 12 février dernier avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban.