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Des œufs à 19 dollars, la faute à la grippe aviaire
#grippeaviaire #USA #epidemies #oeufs #penuries
Article mis en ligne le 22 février 2025
dernière modification le 20 février 2025

La grippe aviaire progresse dans les élevages de poules aux États-Unis. Conséquences : les prix des œufs explosent et engendrent des pénuries d’ampleur.

(...) La pénurie d’œufs aux États-Unis est telle que certains supermarchés ont instauré des quotas par client. Des vols ont même été signalés.

Les prix ont atteint des records : +15,2 % en janvier en un mois à peine ; contre « seulement » +0,4 % pour ceux de la nourriture. (...)

158 millions de dindes, poules et poulets éliminés

Derrière cette « eggflation » : une baisse de la production d’œufs en raison de la grippe aviaire qui sévit dans les élevages. L’épidémie a notamment touché les poules pondeuses. En janvier 2022, les autorités annonçaient avoir détecté le premier cas du virus depuis 2016 chez un oiseau sauvage. Depuis, plus de 162 millions de cas ont été recensés par le département de l’Agriculture des États-Unis (USDA). Le chiffre regroupe les oiseaux sauvages et les élevages.

1 582 cheptels sont désormais concernés dans l’ensemble des États, que ce soit pour de la viande ou des œufs. Le pays dispose de quelque 378,5 millions de poules pondeuses, et importe massivement des œufs, notamment de Turquie.

Une fois contaminé, un élevage doit être euthanasié si les poules n’en meurent pas avant. En trois ans, 158 millions de dindes, poulets et poules pondeuses ont dû être éliminés par les autorités étasuniennes en raison du virus. Et les contaminations sont en hausse depuis quelques mois, passant de 6 millions en octobre à 23 millions en janvier.

Le rôle de la crise climatique

Le virus est connu pour son importante capacité de mutation. Les scientifiques l’expliquent par plusieurs facteurs : la hausse de la production ces dernières années et l’exposition d’animaux d’élevage aux oiseaux sauvages contaminés, notamment due à des « changements des schémas migratoires à cause du changement climatique ou de la conversion des terres pour la production agricole », résumaient les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC).

Dans des élevages de bovins, 972 cas ont été confirmés dans 16 États au 18 février, selon l’USDA. En janvier, une personne est décédée du virus, une première dans le pays. 68 personnes sont actuellement contaminées — la plupart travaillant dans des élevages —, sans qu’un cas de transmission entre humains n’ait été détecté. Les autorités, elles, estiment que le risque pour la santé publique est « faible ».

Face à cette épidémie s’ajoute le risque que des entreprises en profitent pour augmenter leurs prix (...)