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Mediapart
Des militaires chargés de sécuriser les JO accusés d’agressions homophobes
#JO2024 #nettoyagesocial #Paris #armée #homophobie
Article mis en ligne le 5 juillet 2024
dernière modification le 3 juillet 2024

La mairie de Paris vient de saisir le gouverneur militaire de la capitale après plusieurs signalements d’agressions homophobes sur le lieu de drague du bois de Vincennes, à Porte Dorée. Dimanche, des militaires sont accusés d’avoir insulté et jeté des cailloux sur quatre hommes.

Depuis plusieurs semaines, les autorités ne cessaient de vanter cette installation inédite. L’un des plus grands campements militaires jamais montés depuis la Seconde Guerre mondiale, en seulement deux mois. Installé à la place de la foire du Trône, sur la pelouse de Reuilly, dans le bois de Vincennes, le camp Alain-Mimoun doit accueillir 5 000 hommes chargés de sécuriser les Jeux olympiques et paralympiques. (...)

Chaque soir, des hommes viennent s’y balader et rencontrer d’autres hommes pour discuter ou avoir des rapports sexuels dans une partie plus isolée du bois. Certains d’entre eux, préférant taire leur homosexualité par crainte d’être victimes d’homophobie, voient leur passage en ces lieux comme un moment de répit.

Mais depuis quelques jours et l’installation progressive du régiment, plusieurs personnes dénoncent auprès de Mediapart un « harcèlement homophobe » quotidien. (...)

L’artiste Martin Dust, alerté par plusieurs personnes, a publié lundi un message sur Instagram pour dénoncer le comportement des militaires et relayer des témoignages reçus. « Ils ont ajouté des bâches sur les grilles mais en les trouant par endroits pour pouvoir voir et surtout nous insulter », écrit-il. « Il faut agir avant le week-end prochain car c’est le week-end de la pride », prévient-il aussi, alors que la marche des fiertés doit en effet se tenir samedi à Paris.

Val, 31 ans, s’y rend « assez régulièrement » et explique à Mediapart que la « cohabitation se faisait de moins en moins bien depuis quelques jours entre les gens qui fréquentent le bois et les militaires ». La grille bâchée qui sépare le bois du campement ne suffirait pas. « Il y a d’abord eu des voitures militaires le long des grilles avec des phares allumés vers nous, puis des hommes qui se baladaient avec des lampes torche pour nous éclairer et nous faire partir », raconte le jeune homme. « À deux reprises, j’ai vu deux militaires patrouiller du côté du lieu pour faire partir les gens qui fumaient ou causaient, avec des lampes. » (...)