Ce vendredi 17 mai le Ch’ni dressait le portrait de trois militants néonazis, dont la culpabilité vient d’être à nouveau confirmée en cour d’appel pour leur participation aux émeutes racistes de Romans-sur-Isère. Ces parcours, ancrages, environnements, avaient ainsi été succinctement brossés. Mais le cas de Romain J. nous a davantage intéressé, par ses attaches personnelles et familiales au sein de la section départementale du « Rassemblement National » (RN). Alors que le parti d’extrême-droite persiste à vanter sa dédiabolisation, les réalités s’avèrent souvent moins vendeuses sur le terrain.
Au sein du trio son rôle reste sans doute le plus délicat à assumer, puisque l’enquête rapportait procès-verbaux en tête qu’il avait attaqué des agents de police à coups de mortiers d’artifices. Ce « il » c’est Romain, militaire de vingt-deux ans et ultranationaliste assumé qui n’avait pas hésité à traverser la France pour s’adonner à une véritable ratonnade. L’ultime ligne d’un cursus déjà bien chargé, entre évolution au sein des « Vandal Besak », accusations de tabassage LGBTphobe et autres apparitions avec un drapeau du IIIe Reich. Une place au sein de la mouvance la plus radicale, qui ne doit peut-être rien au hasard. (...)
Ainsi dans la famille, on retrouve le père David ; un adhérent du RN, qui relaie ses collages d’affiches et rencontres avec les élu-e-s. Mais pas seulement, ses publications indiquant aussi des liens plus contestables. (...)
Un attrait pour les dérapages qui semble partagé dans les rangs, les trois générations qui nous intéressent oscillant entre adhésion aux fake-news, blagues xénophobes et ironies sur des munitions « spéciales migrations » à travers leurs réseaux sociaux. Mais pour marquer encore cette belle alchimie, toutes les branches ne pouvaient pas mieux faire que de s’immortaliser avec les plus importantes références lepénistes du moment… Julien Odoul le 26 juillet 2020, Jordan Bardella le 25 novembre 2023, Steven Fasquelle le 11 mai 2024, concrétisent une liste de contacts qui comprend tout ce que le secteur compte d’activistes. (...)