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Ceuta : un migrant porte plainte devant l’ONU 10 ans après la noyade de 15 exilés dans l’enclave espagnole
#Ceuta #Espagne #immigration #migrants
Article mis en ligne le 3 février 2024
dernière modification le 2 février 2024

Ludovic N., un Camerounais survivant d’un drame migratoire datant de 2014 a porté plainte devant le Comité des Nations Unies contre la torture. L’exilé demande réparation après la noyade d’au moins 15 personnes qui tentaient de rejoindre Ceuta depuis le Maroc à la nage. Il accuse les autorités espagnoles de "massacre".

Le 6 février 2014, des exilés originaire d’Afrique subsaharienne se sont noyés en tentant d’atteindre la plage de Tarajal à Ceuta. Selon les témoignages de survivants et l’ONG Caminando Fronteras, la Garde civile espagnole avait tiré ce jour-là des balles en caoutchouc en leur direction, crevant les bouées auxquelles ils s’accrochaient.

"Alors qu’il était dans l’eau, Ludovic N. a entendu des coups de feu et des cris. Il n’a pas eu le temps de découvrir ce qui se passait : il y eut le coup violent qui lui déchira la peau jusqu’au sang", peut-on lire dans le récit d’El Pais. "Il s’agissait d’un des agents de la Garde civile espagnole qui lui lançait des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes" (...)

Les autorités espagnoles nient cette version des faits. Elles ont seulement reconnu l’usage de "moyens de dissuasion" contre "l’agressivité" des migrants qui auraient "lancé des pierres contre les agents" et "adopté une attitude très violente".

La justice espagnole ayant classé l’affaire, le Centre européen pour les droits constitutionnels et humains (ECCHR) a donc déposé une plainte au nom de Ludovic N., dans l’espoir que le comité de l’ONU contre la torture demande à l’Espagne de rouvrir le dossier. (...)

Jamais entendu par la justice espagnole

Âgé de 15 ans à l’époque, Ludovic N., de nationalité camerounaise, a affirmé, dans une vidéo diffusée par l’ONG, qu’il avait été ce jour-là "agressé" et "refoulé" par les forces de l’ordre espagnoles, responsables, selon lui, d’un "massacre".

Il dénonce aussi le fait de ne jamais avoir été entendu par la justice espagnole. Cette dernière avait inculpé un temps 16 gardes civils, avant d’abandonner les poursuites. La plus haute cour pénale du pays, le tribunal suprême, a définitivement classé l’affaire en 2022 après plusieurs réouvertures du dossier. (...)

Ce drame de la plage de Tarajal demeure l’un des plus meurtriers dans cette enclave située sur la côte nord du Maroc. (...)