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Autoritarisme, ultraconservatisme... Qu’est-ce que le "Projet 2025", qui prépare le retour de Donald Trump à la tête du pays ?
#USA #Trump
Article mis en ligne le 17 juillet 2024
dernière modification le 16 juillet 2024

Rédigé par un puissant think tank, ce plan de 900 pages dessine les priorités à mener si le républicain est réélu à la Maison Blanche en novembre. Il prévoit d’élargir les pouvoirs du président et de nommer des fonctionnaires selon leur idéologie.

Nouvelle étape dans la campagne pour la présidentielle américaine, marquée depuis deux jours par la tentative d’assassinat de Donald Trump, lors d’un meeting en Pennsylvanie (Etats-Unis). La convention du Parti républicain, lors de laquelle l’ancien président doit être officiellement désigné comme le candidat des conservateurs à la Maison Blanche, débute lundi 15 juillet à Milwaukee (Wisconsin). A ce stade, Donald Trump fait figure de favori pour remporter le scrutin de novembre, profitant des divisions des démocrates autour de l’état de santé de Joe Biden.

En coulisses, les alliés de Donald Trump préparent depuis des mois son retour à Washington. Parmi eux, l’association ultraconservatrice The Heritage Foundation. Fondé en 1973, cet influent laboratoire d’idées avait notamment dicté les politiques ultralibérales du président Ronald Reagan dans les années 1980. Cette fois, il a rédigé un plan de plus de 900 pages intitulé "Projet 2025", en prévision d’un possible retour du milliardaire à la Maison Blanche.
Un plan pour démanteler l’administration (...)

La Heritage Foundation veut aussi réformer le ministère de la Justice, qu’elle accuse d’être dirigé par des "bureaucrates" de "gauche radicale" qui se soucient davantage de "la façon dont ils seront perçus dans le prochain article du Washington Post" que de l’intérêt des Américains. L’organisation prend même ses distances avec le FBI. (...)

Elargir les pouvoirs du président

Pour imposer son idéologie à l’administration, le "Projet 2025" assure que le président pourra utiliser "de nombreux outils exécutifs" pour "menotter la bureaucratie" ou encore "mettre au pas l’Etat administratif". (...)

Autre mesure prévue dans ce plan : le remplacement des fonctionnaires se montrant déloyaux au nouveau gouvernement par des agents choisis par l’exécutif. Ces derniers sont déjà formés à gouverner dans un groupe conservateur spécialement créé à cet effet : l’Académie de l’administration présidentielle. A en croire Paul Dans, l’un des directeurs du "Projet 2025", ils sont déjà 10 000, regroupés sous le nom de "LinkedIn conservateur", raconte le magazine Society dans son numéro d’avril 2024. (...)

"Famille traditionnelle" et fin de l’IVG (...)

Des "connexions" indéniables

Pour les démocrates, ce programme ultraconservateur est vite devenu un argument de campagne anti-Donald Trump. Ce dernier ne cesse pourtant de répéter qu’il n’en "sait rien", à tel point qu’il semble "incapable de reconnaître ses alliés les plus proches", ironise le professeur en politiques publiques Donald Moynihan, de l’université de Georgetown. "L’équipe de campagne de Trump cherche à prendre ses distances avec le projet car elle le perçoit comme impopulaire. Mais leurs connexions ne peuvent être niées", poursuit-il auprès de franceinfo. En 2017, le président républicain qualifiait d’ailleurs plusieurs membres de la Heritage Foundation de "gens fantastiques" et "de vrais amis".

Car le think tank a joué un rôle-clé dans la préparation de l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, en 2016. (...)

"Cette fois, ils sont préparés"

S’il était mis en œuvre, ce plan risquerait de "vider de sa substance notre système d’équilibre des pouvoirs", alerte Will Ragland, du Center for American Progress. L’initiative, à ses yeux, est une feuille de route "pour une administration autoritaire". Il faut noter que le président de Heritage, Kevin Roberts, ne tarit pas d’éloges sur un dirigeant connu pour son autoritarisme et ses discours nationalistes : le Premier ministre hongrois, Viktor Orban (...)

Les garde-fous sont aussi plus fragiles aujourd’hui. "La première présidence Trump a été en partie empêchée de l’intérieur", par des républicains plus modérés, rappelle la spécialiste. Désormais, "des barrières sont tombées".