
Depuis trois ans, la police britannique a pris l’habitude de demander les données personnelles des femmes dont l’accouchement se traduit sans explication par une naissance mort-née, selon le média Tortoise.
Les forces de l’ordre s’intéressent en particulier aux informations issues des applications de suivi de menstruations qu’utilisent les personnes concernées.
En Angleterre et au Pays de Galles, l’avortement a été légalisé en 1967. Cependant, l’article 58 de la loi de 1861 sur les infractions contre les personnes (Offence Against the Person Act 1861) maintient la criminalisation dans le cas où une femme absorberait du « poison » (une pilule abortive, par exemple) pour provoquer son avortement au-delà de la limite autorisée de 24 semaines de gestation. Les personnes poursuivies risquent une peine d’emprisonnement à vie.
Le mois dernier, rapporte Tortoise, une femme a été traduite devant les tribunaux pour ce crime. C’était la cinquième de l’année, à comparer avec les trois précédentes poursuites enregistrées en cent-soixante ans d’existence de la loi de 1861.
En 2021, déjà, une jeune fille avait bataillé pendant un an devant les tribunaux à la suite de l’accouchement inexplicablement prématuré d’un enfant mort-né. La police avait fouillé ses textos et son historique de navigation avant d’abandonner les poursuites. (...)