
Les parents de deux lycéens victimes d’une des nombreuses charges policières survenues à Paris, samedi, ont déposé plainte. Dans un document interne, l’Union syndicale Solidaires se plaint des « agressions de la part des forces de l’ordre ». Déjà le 19 janvier, un homme avait subi l’ablation d’un testicule à la suite d’un coup de matraque alors qu’il était au sol.
Ces policiers ont des casques noirs barrés de bleu. Ces dernières semaines, ils tiennent le haut du pavé, et ils ont pris l’habitude d’arriver en courant sur la foule. Matraques en l’air. Et spécialement, lorsque les personnes sont au sol. On les reconnaît, désormais, de loin. Samedi 11 mars encore, ce sont les compagnies d’intervention (CI) de la préfecture de police, des unités de police urbaine peu formées et peu regardantes sur la déontologie, qui ont été envoyées au carton par le préfet de police de Paris Laurent Nuñez. Leur bilan, très provisoire, fait état de nombreuses personnes contusionnées, de lycéennes et de lycéens blessés, d’interpellés brutalisés, et de cortèges syndicaux ciblés.
« Malgré le changement de préfet, les relations [du service d’ordre syndical – ndlr] avec les forces de l’ordre restent toujours conflictuelles », indique la coordination du service d’ordre de l’Union syndicale Solidaires, dans un document interne consulté par Mediapart. (...)
« Quand j’ai reçu la grenade, je n’ai pas compris ce que c’était, je me suis assise, je ne voyais plus très bien, explique Fanny à Mediapart. Les policiers sont arrivés et ils ont commencé à me donner des coups de matraque. Un sur la tête, et un peu partout, sur les bras, les jambes, les côtes. Il y en a un qui s’est assis sur moi pour que je ne bouge pas. Ils m’ont mise au sol. Ils étaient trois ou quatre. Ils ne m’ont rien dit. Joseph est venu vers eux, et leur a dit que j’étais blessée, et ils ont commencé à le poursuivre, et à le taper, ils sont allés sur lui, mais il a réussi à s’échapper. » (...)
Les vidéos que nous avons pu consulter confirment leur récit de cette séquence. Un médic vient au secours de Fanny, sonnée. « Il m’a demandé si ça allait et j’ai perdu connaissance. J’avais le tournis et très mal à la tête, et mes oreilles sifflaient. Les policiers ont continué à charger. » (...)