
« Libération » a révélé lundi des images de vidéosurveillance de la ville montrant un gradé de la police nationale se ruant sur des lycéens mobilisés en décembre 2018, les projetant violemment au sol.
Si l’enquête avait été classée sans suite pour « infraction non caractérisée », le parquet niçois envisage une réouverture du dossier.
L’IGPN s’était déjà penché sur son cas. Rabah Souchi, commissaire de la police nationale à Nice, était visé par une enquête, ouverte après les interpellations violentes menées lors d’une manifestation lycéenne le 6 décembre 2018, dont Libération révélait les images de vidéosurveillance.
Ce sont les conditions de l’intervention de ce commissaire lors de cette opération de maintien de l’ordre qui intéressaient les enquêteurs, avant qu’un classement sans suite ne vienne enterrer le dossier. (...)
Une réouverture du dossier est « en cours d’évaluation », selon le parquet niçois, qui ajoute qu’aucune décision n’a encore été prise ni aucune nouvelle plainte déposée. Des vidéos sont bien présentes dans la première enquête menée. A ce stade, le procureur n’est pas en mesure de dire si elles correspondent à celles publiées par Libération, issues du réseau de surveillance de la ville de Nice et pouvant être saisies par le parquet.
Ce jour du 6 décembre 2018, la caméra surplombe le lycée du Parc impérial de Nice. Elle filme la manifestation lycéenne. Sur les images défilent un rassemblement d’étudiants dès potron-minet, un feu de poubelle à 9h20, des interpellations violentes à 9h30. L’auteur de ces arrestations est identifié comme étant Rabah Souchi, déjà mis en examen pour son implication dans l’affaire Geneviève Legay. Il attrape par le col et les cheveux, il met à terre un manifestant et pose le pied sur son torse. Pendant exactement une minute, Rabah Souchi se rue aléatoirement vers sept lycéens, dont quatre sont mis au sol. La mère de l’un d’entre eux avait porté plainte. (...)