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Rue 89
Une journée avec le vigneron bourguignon qui dit non aux pesticides
Article mis en ligne le 22 février 2014

Emmanuel Giboulot sera jugé lundi 24 février au tribunal correctionnel de Dijon. Le vigneron de 52 ans risque six mois de prison et 30 000 euros d’amende pour avoir refusé de pulvériser des pesticides sur ses vignes de Côte-d’Or (Bourgogne).

Selon lui, ce traitement préventif obligatoire (décision par arrêté préfectoral suite aux recommandations des instances agricoles locales) contre une maladie de la vigne – la flavescence dorée – était en l’occurrence non seulement inutile, mais surtout dangereux pour l’environnement et les populations.

Lundi, il demandera la relaxe et espère une importante mobilisation citoyenne sur cette question qui relève d’abord, pour lui, de la santé publique.

A quelques jours de son procès, alors qu’une pétition de soutien a déjà réuni plus de 400 000 signatures, rencontre dans ses vignes sur les hauteurs de Beaune. (...)

Si Giboulot se retrouve en première ligne aujourd’hui, ce n’est pas par hasard :

« En mai, il y a eu une réunion au lycée viticole de Beaune, l’idée étant d’apporter un éclairage différent sur la problématique de la flavescence. Je suis intervenu pour parler d’approches alternatives dans le Vaucluse.

A un moment, j’ai demandé : “Et si on ne traite pas, qu’est-ce qu’on risque ?”

Et ça, c’était le truc à ne pas dire au milieu de 200 personnes.

J’ai eu la naïveté de croire que je passerais au travers des contrôles. » (...)

C’est les gens de la Capen [Confédération des associations de protection de l’environnement et de la nature, ndlr] qui m’ont dit les premiers : “Monsieur Giboulot, bravo.” Et là, ça m’a fait un bien fou. »

La Capen a rapidement diffusé l’info, puis la presse s’en est saisie. Sophie Chapelle de Bastamag a tiré la première. L’Agence France Presse a ensuite appelé Giboulot, et c’était parti : une couverture média impressionnante, et très vite, beaucoup de soutiens.

« Et là on n’est pas seul, enfin. Parce qu’il y a un moment où tu doutes : “Est-ce que c’est moi qui me trompe ? Est-ce que je fais prendre des risques aux autres ?” Plein de questions que tu croyais avoir réglées qui reviennent. » (...)