Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Prof en campagne
Une étude confirme l’ampleur du cybersexisme chez les adolescents...
Article mis en ligne le 28 septembre 2016

Une vaste étude présentée mardi 27 septembre quantifie les injures et les violences sexistes dont sont la cible les 12-15 ans sur Internet. Les filles paraissent particulièrement vulnérables.

L’enquête menée par des chercheurs de l’université Paris-Est Créteil et coordonnée par le centre Hubertine-Auclert (Paris) dresse, pour la première fois, un bilan chiffré des injures, insultes, rumeurs dont les adolescents sont la cible sur Internet. Menée en 2015 et 2016 auprès de 1 127 élèves âgés de 12 à 15 ans et scolarisés dans douze établissements franciliens, elle dresse un constat édifiant. Il ressort en effet de l’étude que le poids, la taille et l’aspect physique seraient régulièrement pris pour cible.

Ainsi 20 % des filles et 13 % des garçons rapportent avoir été insultées en ligne sur leur apparence ; 17 % des filles et 11 % des garçons déclarent « avoir été confrontées à des cyberviolences à caractère sexuel par le biais de photos, vidéos ou textos envoyés sous la contrainte et/ou diffusés sans leur accord et/ou reçus sans en avoir envie ».

Les collégiennes qui envoient des photos d’elles dénudées et les voient ensuite circuler sur les réseaux sociaux ne seraient pas des cas isolés, loin de là. Pour autant, seul un élève sur quatre victime de violences en ligne n’en a parlé à personne et près de la moitié des filles qui se confient le font auprès d’amis plutôt qu’auprès de leurs parents.

Comment expliquer un tel niveau de violence ?

Le panorama dressé par l’étude ne surprend pas le sociologue Olivier Galand, spécialiste de l’adolescence. « D’une part, cette génération née avec Internet et les selfies attache beaucoup d’importance aux apparences et à l’image. Il existe donc une sorte de tribunal implicite qui juge les images échangées. On en sort valorisé ou au contraire stigmatisé. »

D’autre part, poursuit le sociologue, les relations entre les filles et les garçons sont beaucoup plus compliquées aujourd’hui qu’hier. Une partie de l’explication résiderait selon lui dans le fait que, physiquement, la préadolescence commence dès 12 ans et que les jeunes gagnent en autonomie relationnelle plus tôt qu’auparavant. « On entre donc physiquement dans l’adolescence plus tôt, sans avoir forcément la maturité psychologique pour cela, explique-t-il. Les jeunes adolescents adoptent ainsi des comportements caricaturaux : les filles jouent les femmes fatales et les garçons les machos. »

Comment y remédier ?

Le rapport avance quinze recommandations. Il suggère notamment d’aider les jeunes à mettre des mots sur ce qu’ils vivent et à le dénoncer. (...)