Il y a eu 2002 : le Front national se hissait à la deuxième position - derrière Jacques Chirac, à la présidentielle. Il y a 2015 : le Front national est en première position - aux régionales.
Ce dimanche 6 décembre est un jour noir. Et d’autant plus que, dans la foulée des attentats de Daech le 13 novembre, le terrain a été préparé pour que l’on s’habitue à l’état d’urgence, c’est-à-dire au recul de l’Etat de droit et des libertés publiques.
La porte s’est ouverte à une situation comparable au fascisme. Ne croyez pas que j’exagère. Nous manquons de mots pour désigner la réalité politique qui s’affirme dans le capitalisme oligarchique du XXIe siècle. Le régime de Poutine, en Russie, n’est pas fasciste. Celui d’Erdogan, en Turquie, ne l’est pas. Celui de Ben Ali et des militaires, en Algérie, ne l’est pas. Celui de MM. Hollande et Valls et de l’état d’urgence, qui ouvre la voie à Mme Le Pen, ne l’est pas. Mais dans l’évolution délétère du capitalisme de ce début de siècle, la conjugaison de l’inégalité, du contrôle des médias, de l’autoritarisme, se traduit par cette situation qui éteint peu à peu l’espoir et laisse s’épanouir les armes, la répression, la violence, la haine.
On peut comprendre la montée apparemment irrépressible du parti de Mme Le Pen depuis une dizaine d’années. La raison fondamentale en est la démission du parti socialiste qui a adopté la même politique néo-libérale, soumise aux marchés financiers, que ses supposés adversaires conservateurs. Renonçant à libérer l’Europe du pouvoir des banques, refusant de lutter contre la montée des inégalités, renaclant à parler au peuple des ouvriers, des paysans et des petits salariés victimes d’une mondialisation sans limites, trahissant ses engagements et mentant, le PS a perdu l’adhésion des forces sociales qui pouvaient le soutenir. Beaucoup se sont réfugiées dans l’abstention, un bon nombre sont parties vers le FN. (...)
Résister
Le programme de Mme Le Pen est simple : tout le malheur de la France vient des immigrés.
Tout ce qu’il y a à dire est simple : le malheur de la France ne vient pas des immigrés.
Et ensuite, il faut réfléchir, argumenter, convaincre : (...)