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Tunisie : Jemna, ou la résistance d’une communauté dépossédée de ses terres agricoles (1/2)
Article mis en ligne le 8 novembre 2016
dernière modification le 3 novembre 2016

Périodiquement, certain-e-s annoncent avec aplomb qu’en Tunisie, le « printemps » de 2011 est définitivement clos. L’expérience des travailleurs agricoles de Jemna ici commentée par Habib Ayeb et relatée dans un reportage de Nawaat démontre, à elle seule, qu’il n’en est rien.

Leur combat est en effet celui pour la dignité et la justice sociale qui, au même titre que la liberté, faisait partie du slogan central de la révolution inachevée de 2011. Ce sont les mêmes objectif que poursuivent les dizaines de milliers de salariés ayant participé aux vagues de grèves de 2015, ou encore les jeunes chômeurs bloquant périodiquement la production de phosphate dans le bassin minier de Gafsa ou plus récemment l’exploitation du gaz dans l’île de Kerkennah.

Ce qui est particulièrement intéressant dans le cas de Jemna est qu’y perdure, depuis 2011 :
– occupation des terres dont leurs ancêtres avaient été spoliés,
– auto-organisation des travailleurs agricoles,
– gestion collective de la production sous contrôle populaire.

Dans le reste du pays, un début de processus comparable s’était amorcé début 2011 1, mais il s’était rapidement enrayé. En ce qui les concerne, les travailleurs agricoles de Jemna ont maintenu et approfondi ce cap depuis près de six ans. (...)

Les travailleurs agricoles de Jemna démontrent qu’en prenant leurs propres affaires en mains, ils sont parvenus non seulement à sortir en partie de la misère, mais également à financer un certain nombre de services publics locaux dont la population est cruellement privée.

Il n’est pas étonnant dans ces conditions que leur action déclenche une campagne haineuse des possédants et corrompus hantés par le spectre que la terre appartienne à ceux qui la travaille. (...)