
Il s’agit de rien moins que de huit attaques incendiaires menées en moins de 6 heures, de midi à 18h, contre pas moins de 26 engins de tout type (camions de transport, camionnettes, porteurs, skidders) de l’industrie forestière, sur la route P90 qui mène de Lumaco à Tirúa, sur les domaines de Los Laureles, le chemin vers Rilún, à Rilún même et à Pichi Pellahuén, exploités par l’entreprise CMPC. Cette dernière, fondée en 1920, est l’une des quarante plus grandes du pays et est un acteur majeur de l’industrie papetière et forestière, qui détruit et exploite les forêts de la zone à grande échelle, et fait l’objet d’une féroce opposition de certains groupes Mapuche.
(...) Cette attaque destructive est l’une des plus importantes dans le sud du Chili, avec celle de 2017 lorsque 29 camions étaient partis en fumée à Mariquina, dans la région de Los Ríos. (...)
cette attaque a été attribuée au groupe Resistencia Weichán Auka Mapu (WAP), qui a laissé un message sur l’un des huit sites pris pour cible : « Liberté pour les prisonniers politiques mapuche et ceux de la révolte. A bas l’industrie forestière, gravière, les latifundistes et les barrages hydroélectriques. A bas les yanaconas [terme péjoratif qui désigne les « traîtres », soit les mapuche travaillant pour l’industrie forestière]. Marichiweu. » Ce dernier mot, cri de bataille bien connu au Chili, signifie en mapuche « Dix et mille fois nous vaincrons ».