
Le jeudi 31 mai 2012 après-midi, les locaux du journal Sud-Ouest ont été occupés pendant près de deux heures par une trentaine de militants du Front de gauche qui réagissaient à la publication, le jour même, de la première partie d’un dossier de quatre pages consacré aux différentes familles politiques de l’agglomération bordelaise. La raison de la colère des militants : les deux premières pages de ce dossier évoquaient les différentes composantes politiques de l’agglomération, sans même mentionner l’existence du Front de gauche.
Sous l’intitulé « Les sept familles politiques », le dossier signé Hervé Mathurin recensait « une droite bordelaise municipalo-centriste », « la gauche rive gauche », « l’embryon bleu marine », « la gauche rive droite », « la droite “tradi” et populaire », « la gauche rive gauche », « les écolos (qui) sont aussi gestionnaires », et « l’extrême gauche bruyante mais en ordre dispersé ». Soit, dans l’ordre : la droite rassemblée autour d’Alain Juppé (qualifiée de centriste, nulle part n’apparaît le sigle UMP), le Front national, le Parti socialiste « modernisé », le Parti socialiste « tradi » (plus un bout du PC), Europe Écologie-Les Verts et le NPA.
Chaque famille politique est illustrée dans cette double page par une photographie d’un de ses leaders. (...)
Avant de lever le siège, les militants du Front de gauche ont pu rencontrer Benoît Lasserre, directeur des éditions Gironde de Sud-Ouest. « Il n’a pas apprécié notre action. Il était furax », nous a confié une représentante de la Gauche unitaire (l’une des composantes du Front de gauche). « Pour justifier notre absence du dossier, il nous a été dit que Sud Ouest ne savait pas qui contacter parmi nous. C’est grotesque ». Finalement, Benoît Lasserre, a consenti à prendre un rendez-vous avec des représentants du Front de gauche pour un article à venir. À suivre... (...)
Que penser de cette disparition inopinée (et peut-être provisoire) d’une composante significative de la gauche du paysage politique bordelais ? Ce n’est pas la première fois que Sud-Ouest, en position de monopole, entend choisir qui a le droit de participer à la vie politique et même représenter la population dans sa zone d’influence.
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