
Cet appel vient après plus de 3 ans de lutte sans répit face à l’une des plus importantes multinationales de l’agrobusiness. Si les salarié-es en sont venus à lancer cet appel c’est que les gouvernements se succèdent et restent sourds.
Le 28 septembre 2010, le groupe Unilever annonçait dans un même souffle la fermeture de l’usine Fralib de Gémenos et la délocalisation de la production en Pologne. Immédiatement les salarié-es de Fralib ont pris les chemins de la lutte. Les chemins et non le chemin puisqu’ils ont décidé, en Assemblée générale, de réquisitionner l’usine et, dans le même temps, accompagnés de leur avocat Maitre Amine Guenim, de poursuivre par toutes les voies légales les dirigeants voyous.
Dans un futur article nous reviendrons sur les procédures judiciaires qui ont émaillé ces 3 années et 3 mois de lutte, mais pour l’heure, sachez que les 3 PSE[i] présentés par le groupe Unilever ont tous été annulés. N’imaginez pas une seconde que sans l’action sans relâche des salarié-es une telle réussite aurait été possible. (...)
Au fur et à mesure des exactions de la direction d’Unilever, « les fralibs »[ii] ont pris conscience qu’ils étaient capables de faire tourner leur usine sans leurs ex patrons. Ils ont aussi réalisé qu’ils pouvaient sauver leurs emplois tout en développant des emplois dans la région. Comment ? En renouant avec la tradition du thé aromatisé avec des produits provençaux plutôt qu’avec des bidons de produits chimiques venus de l’autre bout de la planète.
Depuis, ils demandent à l’entreprise une table ronde pour discuter, avec eux et l’état, de la cession de l’activité, comme cela se fait dans tous les échanges commerciaux de ce monde… Mais voilà, ce sont des ouvriers… Un capitaliste ne voit pas d’un bon œil la réappropriation de l’outil de production pas des salariés. Ça pourrait porter atteinte à leur hégémonie sur le Capital.
Les fralibs le disent eux même, certes ils sont en première ligne, mais sans le soutien sans failles de la CGT, des citoyens, des associations, des partis du FdG… Ils auraient plus d’une fois craqué. Aujourd’hui ils nous appellent, tous, à contribuer à ce que le 7 décembre soit une journée nationale de Boycott national. Pour cela il faut que dans nos villes, nos villages, nos régions nous appelions toutes les organisations que nous connaissons à solliciter leurs réseaux de façon à ce qu’Unilever prenne conscience que dans ce pays pas une personne n’ignore rien de son comportement félon (...)