Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Reporterre
Soja brésilien : manger de la viande nuit à la biodiversité
Article mis en ligne le 1er mars 2012
dernière modification le 27 février 2012

(...) A la veille du salon de l’agriculture de 2012, le WWF France sort un rapport intitulé Viandes : un arrière goût de déforestation qui dénonce la dépendance de la France aux importations de soja pour l’alimentation des volailles et du bétail et démontre que l’expansion de cette culture en Amérique du Sud dégrade les écosystèmes de ce continent.

(...) nous avons tendance à oublier que le bétail français est nourri avec de grandes quantités de matières premières issues de monocultures intensives qui participent à la déforestation.

Principalement destiné à nos élevages, le soja, issu de monoculture intensive en Amérique du sud, est aujourd’hui la matière première alimentaire la plus importée en France. Le rapport du WWF France révèle que nos besoins en soja représentent l’équivalent de la superficie de deux départements français la Gironde et les Landes. (...)

Outre les conflits sociaux qu’elle provoque avec les communautés locales, la culture du soja est une monoculture intensive qui entraîne une forte augmentation de l’usage des intrants chimiques en Amérique du sud. 70 à 75% de la production mondiale de soja est génétiquement modifiée ce qui généralise l’utilisation de glyphosate (...)

La filière avicole (volaille et œuf) absorbe 58% du soja destiné à l’alimentation animale . 30% sont destinés à la filière bovine, notamment pour les vaches laitières, et 12% pour l’élevage porcin .
(...)

Alors que des actions sont entreprises pour des produits entrainant la déforestation comme le papier, le bois et l’huile de palme, les démarches mises en place concernant la problématique du soja dans l’alimentation animale se font attendre. Elles existent pourtant et nous permettraient de réduire notre empreinte écologique liée au soja.

Alors que la mascotte du salon de l’agriculture, la vache « Valentine » broute de l’herbe sur les affiches, la majorité des autres bovins, dans les élevages français, sont nourris aux céréales et au soja importé sans réelles garanties environnementales. (...)

la France pourrait aujourd’hui nourrir son bétail avec des aliments issus de cultures produites durablement nécessitant moins ou aucun apport d’engrais azotés tel que le pois, la luzerne, la féverole, le lupin, le lin mais également le soja produit localement, le tournesol ou encore le colza.

Pour le soja restant à importer, il existe diverses certifications comme la RTRS garantissant une production qui n’est pas issue de nouvelle conversion d’habitats à haute valeur de conservation, utilisant de meilleures pratiques agricoles, et s’assurant que le travail est effectué de façon éthique et dans le respect de la revendication des terres. Cette certification est un premier pas vers la durabilité des approvisionnements en soja. De plus ce soja certifié peut être tracé NON OGM.

Le WWF France appelle les entreprises françaises concernées par l’utilisation de soja d’importation à agir et mettre en place une démarche de progrès (...)

Le WWF France, a envoyé ce jour un courrier aux 40 principales entreprises utilisatrices de soja (des traders aux distributeurs en passant par les coopératives) pour les alerter sur l’impact du soja au Brésil et les appeler à mettre en place un politique préférentielle pour le soja RTRS non OGM et les alternatives locales.

Le consommateur peut lui aussi agir en ré-équilibrant ses apports en protéines animales, consommées aujourd’hui en excès par rapport aux protéines végétales et ainsi contribuer à la réduction d’utilisation de soja pour la production de viande.

Ebuzzing