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Si notre parole s’éteint, qui la prendra après nous ?
Article mis en ligne le 25 octobre 2014

Refusant le choix entre exploitation par des mafias et expulsion du territoire, des travailleurs sans papiers asiatiques et africaines revendiquent sans relâche le droit de vivre de leur travail, comme tout le monde

les 18 coiffeuses et coiffeurs du 57 boulevard de Strasbourg à Paris sont convoqués devant le Tribunal de Grande Instance, où ils risquent fortement d’être expulsés du local qu’ils occupent. Quinze d’entre eux sont toujours sans titre de séjour, mais ils étaient jusque-là protégés par leur grève. Ils seraient alors rejetés dans l’ombre et la clandestinité, et pourraient à tout moment être expulsés du territoire national. (...)

L’histoire, aussi symptomatique que violente, remonte au 23 mai 2014, quand les employés d’un salon de coiffure-manucure du quartier bigarré de la station de métro Château d’Eau ont décidé d’occuper leur atelier pour obtenir des conditions de travail et de salaire légales. Rançonnés sur leurs gains par le gérant, souvent même pas payés, non déclarés, sans fiches de paie, ils se sont unis pour obtenir des conditions décentes. La plupart sont dénués de titre de séjour. Ils appellent la CGT à la rescousse. Après quinze jours de grève, ils obtiennent ce qu’ils exigeaient : un contrat de travail, le paiement de salaires en retard et des fiches de paie.

Fin juillet, ils apprennent la liquidation de la société. Ils occupent alors les locaux de leur lieu de travail en action de protestation. Mais ce nouveau mouvement de grève n’est pas au goût du liquidateur qui saisit le tribunal pour exiger leur expulsion. La juge en décide autrement, qui autorise provisoirement la poursuite de l’occupation : c’est l’objet de la nouvelle audience en référé qui aura lieu le 23 octobre.

En août, ils portent plainte pour traite des êtres humains. Malgré les intimidations quotidiennes des exploitants des salons du quartier Château d’Eau, toutes et tous sont déterminés à dénoncer le système basé principalement sur le travail dissimulé et le recrutement de personnes en situation de vulnérabilité, à des fins d’exploitation et dans des conditions contraires à la dignité humaine.

La situation s’envenime avec, en septembre, des menaces de mort proférées contre deux syndicalistes et un militant politique. (..?)

Le collectif des cinéastes pour les "sans-papiers", qui se bat pour contre la traite des êtres humains, au nom de la dignité humaine. alerte et interpelle à son tour responsables et ministres. Devant l’indifférence qui leur est opposée, ils réalisent un nouveau film, Les 18 du 57, Boulevard de Strasbourg et lancent le 22 octobre une pétition et une campagne* pour la régularisation immédiate de ces salariés. La campagne est lancée, via toutes les plateformes de partages, réseaux sociaux... Le film/manifeste sort le même jour dans des centaines de cinémas en France.

La bataille de ces dix-huit courageux migrants met en lumière avec force tous les ingrédients de l’immigration à la française. (...)

La petition est ici