
Gérée par l’association de l’hôtel social (LAHSo) et créée en 1974, La Charade est le premier centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) qui a accueilli des femmes seules avec enfants dans l’agglomération lyonnaise. L’équipe éducative accompagne aujourd’hui 29 familles, dont une majorité est issue de l’immigration, hébergées en semi-collectif ou en di-ffus dans des appartements meublés allant du T2 au T5.
Orientées par la Maison de la Veille Sociale du Rhône, les mères accueillies au CHRS La Charade vivent des situations complexes. Expulsées de leur logement, en instance de séparation, ou en situation administrative précaire, elles sont accompagnées par six travailleurs sociaux, éducateurs et assistante sociale, dans le cadre d’un suivi personnalisé.
Sur 29 familles, 19 sont issues de l’immigration et en attente d’une régularisation de leur situation, la plupart ont une demande de titre de séjour en cours, d’autres ont été déboutées du droit d’asile. « Quand elles arrivent, elles n’ont aucun droit, aucune ressource. Elles sont souvent isolées, et se sentent complétement abandonnées. On sait dès le départ que l’accompagnement se fera sur du long terme, le temps que leur situation administrative se débloque », explique Sarah Jeannin, chef de service de l’établissement.
Certaines accumulent ainsi les récépissés de la préfecture pendant des mois, voire des années, sans autorisation de travailler, une contrainte ne facilitant pas leur intégration, ni leur possibilité d’accéder à une formation. La priorité est donc donnée à l’accompagnement dans les démarches administratives. Pour cela, les équipes du CHRS travaillent de concert avec des associations spécialisées, comme La Cimade, et essaient d’obtenir que les familles soient suivies par un avocat pour défendre leurs droits. « Le simple fait d’arriver au centre d’hébergement, de se sentir incluses dans tout un dispositif, de côtoyer du monde, évite aux femmes de se replier sur elles-mêmes, cela les rassure et leur permet de s’épanouir, de reprendre un peu confiance, même si elles sont dans l’attente », précise Sarah Jeannin. (...)