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Sauver les médias, de Julia Cagé
Article mis en ligne le 28 mai 2015
dernière modification le 22 mai 2015

Publié en février 2015 aux éditions du Seuil dans la collection « La République des idées », dirigée par Pierre Rosanvallon et Ivan Jablonka, Sauver les médias. Capitalisme, financement participatif et démocratie de Julia Cagé a fait l’objet d’un accueil généralement chaleureux par la plupart des grands médias. Malgré sa brièveté, il est difficile d’en proposer simultanément un compte-rendu et une discussion. On a privilégié ici le résumé destiné à faciliter la lecture, en réservant quelques objections à notre conclusion.

L’objet du livre est de « proposer un nouveau modèle de gouvernance et de financement » qui permettrait d’éviter deux dangers : des médias qui seraient « placés sous l’influence de milliardaires aux poches sans fond » et des médias qui seraient « voués à l’échec » quand ils sont « détenus exclusivement par les salariés ».

Mais avant de proposer ce modèle, Julia Cagé effectue un long détour dont l’itinéraire sinueux n’est pas toujours perceptible : les sous-titres et l’enchaînement des sous-chapitres désorientent quelque peu la lecture. Mais chemin faisant, l’ouvrage procède à de nombreuses mises au point qui, sans être toujours nouvelles et indiscutables, sont souvent très utiles. (...)

Chapitre 1 : L’âge de l’information ?

L’objet de ce premier chapitre est de proposer plusieurs diagnostics.

 Un diagnostic, d’abord, sur la place du sous-ensemble des médias dans le secteur de la connaissance (culture, enseignement supérieur, recherche) (« L’information au-delà des médias », p. 18-21) : « un petit nombre d’acteurs qui représentent un poids économique relativement faible et reposent sur un nombre de salariés qui l’est encore plus touchent un public extrêmement large (…) ».

 Un diagnostic, ensuite, sur « Une grande diversité des statuts et de financements » (p. 21-22), rapidement passés en revue (avant de les détailler plus loin) : l’occasion pour Julia Cagé d’affirmer que le « modèle de société par action et de financement intégral par les ventes et la publicité » n’est plus adéquat.

 Un diagnostic, enfin et surtout, sur le contenu de l’information et la place des journalistes. (...)

N.B. Acrimed défend depuis près plus de dix ans le projet de sociétés de presse sans but lucratif Nous n’en sommes pas les auteurs, puisque ce projet avait été longtemps avant défendu par Hubert Beuve-Méry, Jean Schwoebel (porte-parole des sociétés de rédacteurs) puis, en 1981 par Claude Julien : Julia Cagé omet de les mentionner. Certaines dispositions récentes vont dans ce sens. Mais aucune ne prévoit un statut spécifique pour les médias associatifs proprement dits. Ce serait pourtant éminemment démocratique…