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SOS Méditerranée réclame une flotte européenne pour sauver les exilés
Article mis en ligne le 6 décembre 2020

L’ONG de sauvetage en mer, dont les Activités Sociales sont partenaires, tire la sonnette d’alarme, alors que des centaines d’hommes et de femmes en quête d’avenir périssent en mer.

Un soleil oméga se lève sur les eaux turquoise de la Méditerranée. À quelques miles des côtes libyennes, une petite embarcation manque de se briser, coupée par des vagues en forme de lames. À son bord, une cinquantaine d’hommes, de femmes, d’enfants entassés. Cap vers l’ouest. Un esquif parmi tant d’autres, une histoire tristement banale et des images qui tournent en boucle. Certains de ces exilés toucheront terre. D’autres, malheureusement, périront en mer.

La Méditerranée est aujourd’hui la route migratoire la plus empruntée au monde. Mais également la plus meurtrière. D’après les chiffres de l’Organisation internationale de la migration (OIM), plus de 20 000 personnes seraient mortes en tentant de rejoindre les côtes européennes.

“En 2020, et dans l’indifférence quasi générale, hommes, femmes et enfants périssent aux portes de l’Europe”, s’indigne Sophie Beau, directrice générale de SOS Méditerranée. Et de préciser que cette ONG, fondée en 2015 pour porter secours à celles et ceux qui risquent leur vie en mer, a été créée “en réaction au manque de considération, ainsi qu’à l’absence de dispositif institutionnel. Nous avons décidé de nous organiser afin de porter assistance aux naufragés et aux bateaux en difficulté.” (...)

En cinq ans d’existence, SOS Méditerranée a secouru 31 799 personnes, “dont le quart était des mineurs non accompagnés”, pour près de 270 interventions. Le credo de l’association : appliquer et faire appliquer la réglementation internationale du secours en mer.

“Malheureusement, tout est fait pour que les personnes n’arrivent pas jusqu’à nos côtes. C’est un véritable cercle vicieux, regrette Sophie Beau. L’arrivée de plus de 600 000 migrants, entre 2014 et 2017, a créé une forte pression sur le gouvernement italien, conduisant ce dernier – qui refuse d’assumer pleinement l’accueil des réfugiés – à concevoir une politique de ré-externalisation des flux migratoires, notamment vers la Libye. Depuis 2018, nous avons affaire à de nombreuses entraves à nos actions de sauvetage”, dénonce-t-elle. (...)

“Des procès nous sont intentés, on bloque nos navires, et on cherche à nous museler, à travers de nombreuses campagnes de dénigrement (…) les ONG de sauvetage ont été désignées comme boucs émissaires, dans un sujet largement instrumentalisé politiquement.” Parti en mer pour sa première mission le 4 août 2019, l’”Ocean Viking” a permis de secourir 2 276 personnes, jusqu’à sa rétention administrative en juin 2020. (...)