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SOS Mediterranée
« SOS MEDITERRANEE, c’est le combat de l’urgence la plus absolue. » - Gaël Faye, chanteur et écrivain
Article mis en ligne le 10 juillet 2022

À treize ans, il fuit la guerre dans son « Petit pays », le Burundi, alors que les massacres entre Hutus et Tutsis y font rage. Écrivain et auteur-compositeur-interprète, Gaël Faye se sent « très relié aux personnes qui sont secourues par l’Ocean Viking ». Retour sur sa visite du navire de sauvetage de SOS MEDITERRANEE en juin 2022.

« Je t’inventerai des exils » dit-il dans le titre « Kerosen », dont la trame instrumentale rythme cette vidéo tournée quelques minutes après une visite chargée d’émotions de Gaël Faye à bord l’Ocean Viking, en compagnie d’autres membres du comité de soutien de SOS MEDITERRANEE. Son exil à lui, il l’a inventé à travers la musique, mais aussi dans l’écriture de « Petit Pays », un récit autofictionnel qui relate, à hauteur d’enfant, sa propre histoire.

Sensible à la cause des personnes qui se noient en Méditerranée pour fuir la guerre ou la pauvreté, il signe dès 2018 une tribune de personnalités qui demandent le retour en mer de l’Aquarius. Il offre également un titre pour la compilation Tous dans le même bateau vendue en soutien à SOS MEDITERRANEE. Rapidement, il invite des bénévoles de l’association de sauvetage en mer à ses concerts pour sensibiliser le public et appelle ses fans à faire des dons. En juillet 2021, en partenariat avec les festivals Les Suds à Arles, il donne un concert au Théâtre antique arlésien lors duquel 2 € par billet sont reversés à SOS MEDITERRANEE.

Interview d’un artiste engagé. (...)

Mais l’autre versant, c’est la méchanceté de ce monde. Quand les équipes racontent les histoires des survivants qui arrivent à bord, l’enfer libyen dont ils s’enfuient. Mais aussi la façon qu’ont certaines autorités maritimes d’ignorer les rescapés, de laisser les embarcations couler sans leur venir en aide.

J’ai ressenti ces émotions contradictoires : beaucoup d’admiration, beaucoup de lumière, beaucoup d’humanité, mais aussi l’autre côté de la médaille – sans lequel on n’aurait plus besoin de mener pareille aventure, pareil projet – toute l’indifférence, l’intolérance et la méchanceté de notre monde. C’est ce qui joue sur ce navire-là. On sauve un petit peu notre conscience, on est dans SOS MEDITERRANEE en les accompagnant, parce qu’au final, en Méditerranée c’est surtout une immense indifférence face à la souffrance d’êtres humains qui domine. (...)