
C’est l’anniversaire du petit. Rien ne change. Même si la gauche de droite est maintenant ouvertement de droite, ce qui n’est pas vraiment de droite puisque la droite a toujours eu un peu honte d’être de droite, même s’il faut beau, qu’aucune centrale nucléaire n’a explosé en France depuis quinze jours (rien n’est sûr, nous en saurons plus avec du retard), même si je me demande si j’ai encore des choses à dire, même si la farce des rythmes scolaires en est une de première catégorie, voilà : les copains du petit viennent samedi prochain. Et parmi eux, il y a Kévin. Sur Kévin, j’ai lu tout Bourdieu autrefois, avant la naissance de Kévin, et bien avant la mort de Bourdieu. Je lui ai préféré ce qu’en disait Boudon, c’était plus évident, plus raisonnable et rationnel, plus compréhensible. J’ai mis du temps à me faire des idées claires sur la question, mais moi aussi, j’avais des caries petit.
C’est peine perdue de toutes façons. Je suis trop vieux pour croire que l’on peut changer les choses à une époque où les instituteurs font seulement ce qu’ils peuvent. Puisque tout ce veau, tout va à vau l’eau, la mère du petit me demande de laisser tomber. Il n’y en aura qu’un. Un seul Kévin. S’il y en avait une majorité, on mettrait les nôtres dans le privé. Voilà ce qu’elle m’a dit. De même qu’une commerçante d’origine arabe m’a confié avoir mis sa fille dans le privé parce que les abribus du public étaient tout cassés. Mais elle a trouvé le privé très cher. Et pourtant nos impôts payent gracieusement les enseignants du privé, merci qui Mitterrand ?
Bon.
Kevin donc. (...)