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Passeurs d’hospitalité
Revenons à Calais
Article mis en ligne le 19 mai 2016

(...) Au milieu de l’étendue vide créée par la destruction de la partie sud du bidonville, un terrain de foot sommaire a été aménagé avec l’autorisation de la préfecture, une surface sableuse plane avec des buts. Mais des exilés du bidonville qui avaient pris l’habitude d’aller jouer sur les terrains municipaux à proximité se plaignent qu’on leur en interdit maintenant l’accès. Quand tout aménager dans le ghetto renforce le ghetto, faute d’une réflexion sur le lien avec la ville.

La physionomie et la dynamique du bidonville ont profondément changé, progressivement, de manière imperceptible, puis accélérée par les destructions. Des quartiers construits par ou avec les exilé-e-s subsistent encore, la rue principale avec ses commerces et ses restaurants ou ceux qui se sont réinstallés dans les interstices après la destruction de la partie sud, et quelques quartiers le long du chemin des Dunes. Le reste est formé des quelques modèles de cabanes en kit montées par les ONG, soit posées de manière désordonnée, soit disposées à l’alignement, ce qui est une autre forme de désordre ne sert pas une meilleure façon d’habiter.

Le problème est moins les cabanes elles-mêmes que l’organisation de l’espace. Là où les exilé-e-s aménageaient des lieux de vie, souvent plusieurs cabanes autour d’une cour, avec également une cuisine et un espace pour se laver, donc des lieux partagés et différenciés, les ONG ont installé des boites à dormir pour des corps, sans se soucier de la sociabilité qui fait notre humanité. (...)