
La désormais ex-ministre a été remplacée par Bérangère Couillard, auparavant secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie. Elle avait reçu dans la semaine le soutien de plusieurs associations de défense des droits des femmes.
Cette mobilisation tardive n’a pas payé. Jeudi 20 juillet, les noms des ministres entrants et des sortants sont égrenés au fil de l’après-midi. La presse apprend que Bérangère Couillard, jusqu’à présent secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, remplace Isabelle Rome. L’équipe de la sortante apprend son débarquement seulement quelques minutes avant la publication du communiqué de l’Elysée en début de soirée, selon les informations de franceinfo. Isabelle Rome ne sera restée en poste qu’un peu plus d’un an.
"Cette façon de faire n’est pas cohérente"
Cette magistrate de profession, ancienne haute-fonctionnaire à l’égalité femmes-hommes au ministère de la Justice, avait pourtant des chantiers importants à mener à la rentrée, dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes, présentée comme une priorité du quinquennat. Sur la table, notamment, une évolution législative pour appliquer aux majeurs l’allongement du délai de prescription prévu pour les victimes mineures en cas d’infractions sexuelles en série, ainsi que l’aggravation des peines encourues en cas de viols en série.
"J’étais en lien avec elle pour l’inscription de ma proposition de loi parité au Sénat pas plus tard que lundi", s’étonne Elodie Jacquier-Laforge, vice-présidente MoDem de l’Assemblée nationale, qui n’explique pas son départ. (...)
Une ministre jugée pas assez médiatique (...)
"Isabelle Rome n’a pas su porter de façon assez visible la grande cause du quinquennat malgré un déploiement de moyens à sa disposition jamais égalés."
Une source proche de l’exécutif
à franceinfo
Des explications qui détonnent avec cette petite phrase du président de la République. "Etre ministre, ce n’est pas parler dans le poste, c’est mettre en œuvre des décisions", a ainsi déclaré vendredi Emmanuel Macron, lors d’une introduction filmée au premier Conseil des ministres post-remaniement.
Dans les couloirs ministériels, certains évoquent aussi un autre épisode : un accrochage entre Isabelle Rome et Marlène Schiappa. (...)
« pourquoi avoir choisi Playboy pour faire avancer le droit des femmes alors que ce magazine est un condensé de tous les stéréotypes sexistes ? Nous sommes en plein dans la culture de la femme-objet », dénonce-t-elle alors. (...)
Dans la majorité parlementaire, ce départ d’Isabelle Rome continue de questionner. (...)
Isabelle Rome est "restée à la tâche jusqu’à la dernière minute", vante son entourage. En plus de l’appui des associations, elle a "reçu des soutiens de collègues ministres, et des poids lourds de la macronie se sont affairés en coulisses", assure cette même source. "Il y en a qui se battent, c’est beau franchement", salue un conseiller ministériel. La désormais ex-ministre a confié au moment de sa passation de pouvoir avec Bérangère Couillard partir de son ministère "le cœur serré".