Vue plus de 6 millions de fois sur les réseaux sociaux, la photo dévoilée par Blast de policiers encagoulés, tenant une banderole féministe à l’envers, a beaucoup fait réagir. Et ce jusqu’au ministre de l’intérieur Laurent Nuñez qui, interrogé ce dimanche 30 novembre, s’est lancé dans un exercice d’équilibriste tout particulier : condamner pour mieux excuser.
« Cette photo n’est pas acceptable. Mais je vais quand même vous rappeler le contexte » : ainsi débute la réponse du ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, visiblement préparé à la question qui lui est posée, sur le plateau de BFM-TV dimanche 30 novembre au soir, au sujet de la photo publiée par Blast deux jours plus tôt.
Une réponse en demi-teinte, évasive, avant l’ouverture d’un long développement durant lequel cette même photo est qualifiée de « maladroite ». Terme qui étonne jusqu’au journaliste de la chaîne d’info : « Maladroit ou inacceptable » ? « J’y viens, mais je veux replanter le décor », rétorque le ministre. Puis, se reprenant, balbutiant, répétitif, Laurent Nuñez, au terme de près de trois minutes de circonvolutions, conclut son propos : « Je condamne clairement cette action, mais que les choses soient claires, cette banderole elle ne s’est pas retrouvée dans ce service par hasard, elle a été précédée de violences pendant cette manifestation, et les policiers l’ont récupérée pour éviter évidemment que ces violences continuent ». Les choses sont en effet claires : toute timide condamnation sera, du début à la fin, systématiquement suivie d’un « mais ». (...)